Audience générale: se laisser réchauffer le cœur par Jésus
Xavier Sartre – Cité du Vatican
C’est une place Saint-Pierre comble, et sous un éclatant soleil d’automne qui a accueilli le Pape pour cette nouvelle audience générale. Léon XIV a poursuivi le cycle de catéchèses sur «Jésus-Christ notre espérance» et sur la Pâque de Jésus. Ce mercredi 8 octobre, se basant sur l’épisode des compagnons d’Emmaüs, il a centré son propos sur l’humilité du Ressuscité qui «ne fait rien de spectaculaire pour s’imposer à la foi de ses disciples». Pas «d’effets spéciaux», de «signes de puissance», de «preuves flagrantes», remarque le Saint-Père. Non, le Christ s’approche de ses compagnons «avec discrétion, comme un simple passant, comme un homme affamé qui demande à partager un peu de pain». D’ailleurs, que ce soit Marie de Magdala, les disciples d’Emmaüs ou Pierre, tous le prennent respectivement pour «un jardinier», «un étranger» ou «un simple passant», note le Pape.
Notre humanité est transfigurée par l'amour
Dans la mesure où «la Résurrection n’est pas un coup de théâtre» mais «une transformation silencieuse qui remplit de sens chaque geste humain», Jésus préfère «le langage de la proximité, de la normalité, de la table partagée». En s’attablant et mangeant, il montre que «notre corps, notre histoire, nos relations ne sont pas un emballage à jeter. Ils sont destinés à la plénitude de la vie. Ressusciter ne signifie pas devenir des esprits évanescents, mais entrer dans une communion plus profonde avec Dieu et avec nos frères, dans une humanité transfigurée par l’amour».
Ainsi, «dans la Pâque du Christ, tout peut devenir grâce», «même les choses les plus ordinaires» explique le Souverain pontife pour qui, «la Résurrection ne soustrait pas la vie au temps et à l’effort», mais «en change le sens et la “saveur”». Attention toutefois, met en garde Léon XIV, à ne pas buter sur un «obstacle»: «l’allégation que la joie devrait être sans blessures». Il ne faut pas tomber dans l’erreur commise par les disciples d’Emmaüs, tristes et sans sourires. «La douleur n’est pas la négation de la promesse, mais le chemin à travers lequel Dieu a manifesté la mesure de son amour» explique-t-il. Si l’on ouvre correctement les yeux, comme ont fini par le faire les disciples, on se rend compte que le cœur est «brûlant» même si nous le savions pas. «Sous la cendre du désenchantement et de la lassitude, il y a toujours une braise vivante, qui attend seulement d’être ravivée», affirme le Pape.
Rien n'est définitif pour qui sait accueillir le Christ
C’est pourquoi «il n’y a pas d’histoire» «qui ne puisse être visitée par l’espérance». «Aucune chute n’est définitive», aucune nuit n’est éternelle, aucune blessure n’est destinée à rester ouverte pour toujours». En somme, «aucune distance ne peut éteindre la force indéfectible de l’amour de Dieu», résume l’évêque de Rome. «Le Ressuscité se fait proche précisément dans les endroits les plus obscurs: dans nos échecs, dans les relations détériorées, dans les labeurs quotidiens qui pèsent sur nos épaules». «Il nous demande de nous laisser réchauffer le cœur», précise-t-il. Comme il le fit avec les disciples d’Emmaüs, le Christ «attend le moment où nos yeux s’ouvriront pour voir son visage amical, capable de transformer la déception en attente confiante, la tristesse en gratitude, la résignation en espérance». Jésus, explique enfin le Pape, veut être «notre compagnon de route», et «allumer en nous la certitude que sa vie est plus forte que toute mort».
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