Le Pape encourage le Collège pontifical portugais dans sa posture synodale
Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican
«Je suis heureux de vous accueillir en ce jour qui, il y a 125 ans, a vu naître le Collège pontifical portugais», a dit le Pape à l’entame de son discours, rappelant ensuite l’histoire de la fondation de cette maison. Il a indiqué que son prédécesseur, le Pape Léon XIII, «motivé par le bien spirituel que les évêques portugais, grâce à la formation de leur clergé à Rome, entrevoyaient pour leurs diocèses», avait institué cette communauté «à l'issue d'un parcours dans lequel les vicomtes de São João da Pesqueira ont joué un rôle important». Il a par ailleurs insisté sur la posture synodale de ce collège dès les premiers instants de son existence. «En regardant donc en arrière et en pensant à la fondation de votre Collège, nous trouvons ensemble des clercs et des laïcs, unis dans le même cheminement, engagés pour les mêmes objectifs, afin de mieux favoriser l'annonce de l'Évangile», a dit le Saint-Père, soulignant «combien l'Église, appelée aujourd'hui à renforcer son style synodal, chérit avec joie ces expériences ecclésiales et, en les conservant comme un héritage spirituel, y trouve une impulsion pour faire grandir la communion».
Nous écouter les uns les autres pour pouvoir discerner avec plus de clarté et de confiance
Pour le Pape, aujourd’hui plus que jamais l’écoute mutuelle et le travail d’ensemble sont la meilleure voie pour bien discerner la volonté de Dieu dans les nécessités de notre temps. «Lorsque, pour la promotion humaine et la gloire de Dieu, nous nous écoutons les uns les autres et respectons ce que l'Esprit Saint suscite en chaque fidèle, nous discernons avec plus de clarté et de confiance les signes des temps, en travaillant ensemble à la construction du Royaume du Christ», affirme Léon XIV. Selon lui, «le fait d'être à Rome pour approfondir l'étude de la théologie ou des sciences humaines et sociales implique de s'exercer toujours davantage à l'art de l'écoute, si important pour l'unité entre nous, disciples du Seigneur».
La dimension de l'universalité de l'Église et celle de la miséricorde divine, deux grâces à bénéficier de l’année jubilaire
Le Saint-Père a par ailleurs proposé aux prêtres, sœurs et laïcs lusophones une réflexion sur deux dimensions de leur séjour à Rome, en rapport avec la célébration des années saintes qu’ils ont le privilège de vivre pleinement en étant dans la ville éternelle: «la dimension de l'universalité de l'Église et celle de la miséricorde divine». Avec l’arrivée de nombreux pèlerins, leur a dit le Pape, les jubilés permettent d’intensifier «la compréhension de l'universalité de l'Église». «Vivre tout cela est un don du Seigneur et la meilleure façon de le remercier est d'entrer sans crainte dans la vitalité de cet échange, en contribuant à la polychromie de l'unité et à la polyphonie de la communion», a-t-il indiqué.
Concernant la dimension de la miséricorde, Léon XIV a rappelé que «les années jubilaires sont une occasion d'acquérir une conscience plus intense du don de la miséricorde qui jaillit du Cœur du Christ». Aussi a-t-il souligné la consécration du collège portugais à la dévotion au Sacré-Cœur depuis le début de son histoire, son image apparaissant même dans le blason de l'institution. «Un collège consacré au Cœur de Jésus est une école de la miséricorde divine, dans laquelle les étudiants, imitant le disciple bien-aimé (cf. Jn 13, 25), écoutent les battements de l'amour de Dieu et deviennent ainsi de véritables théologiens», a dit le Pape, encourageant les ecclésiastiques lusophones de Rome à continuer à «confier votre vie au Cœur du Seigneur». «Rapprochez-vous toujours plus de Lui et apprenez de Lui la miséricorde», a insisté le Vicaire du Christ.
La collégialité, un héritage et une responsabilité dans la construction quotidienne de la fraternité
Le Pape a aussi exhorté les ecclésiastiques lusophones à profiter de leur séjour dans la ville éternelle pour se construire une «maison», c'est-à-dire «un environnement familial où, après vos engagements universitaires, vous pourrez vous sentir comme en famille», rappelant qu’un collège «n'est pas un hôtel, où des étrangers entrent et d'où des étrangers sortent», mais «quelque chose de plus intime et de plus personnel. C'est un collège qui veut produire une collégialité, c'est-à-dire une communion, une amitié, une fusion d'esprits, qui commence ici et dont on jouit dans l'unité ; et dont on se souviendra et qu'on revivra dans les années à venir, lorsque vous serez dispersés dans le monde, dans la catholicité», a dit le Pape, faisant référence à un entretien de son prédécesseur Saint Paul VI avec les élèves du collège Saint-Pierre Apôtre. Aussi a-t-il remis à la mémoire des prêtres, sœurs et laïcs le titre de «Maison de Vie» que reçut leur collège, en raison de l'accueil réservé aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. «Ce titre est à la fois un héritage et une responsabilité dans votre construction quotidienne de la fraternité», leur a dit le Souverain Pontife.
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