Le Pape Léon XIV lors de la clôture de la Rencontre Internationale de Prière pour la Paix au Colisée, mardi 28 octobre 2025, en présence des chefs religieux. Le Pape Léon XIV lors de la clôture de la Rencontre Internationale de Prière pour la Paix au Colisée, mardi 28 octobre 2025, en présence des chefs religieux.  (@Vatican Media)

Léon XIV: «Assez! Tel est le cri des pauvres et le cri de la terre»

«Le monde a soif de paix», a lancé le Saint-Père dans son discours tenu à l’occasion de la Rencontre internationale pour la Paix, qui se tient cette année à Rome. Devant les représentants des Églises chrétiennes et des grandes religions du monde le Pape a véhiculé des messages de paix et lancé un appel aux gouvernants. «Mettre fin à la guerre est un devoir urgent de tous les responsables politiques devant Dieu», a dit Léon XIV citant son prédécesseur. «Il faut oser la paix!», a-t-il enjoint.

Augustine Asta – Cité du Vatican

«Nous avons prié pour la paix selon nos différentes traditions religieuses et nous sommes maintenant réunis pour lancer un message de réconciliation», a déclaré d’entrée de jeu le Pape dans son discours prononcé au Colisée à l’occasion de la Rencontre internationale pour la Paix, organisée par la Communauté de Sant'Egidio, et intitulée cette année «Oser la paix». Du 26 au 28 octobre, les représentants des grandes religions, du monde culturel, de la société civile et de la politique se sont réunis à Rome, avec pour principal leitmotiv: affronter ensemble les défis les plus urgents de notre temps, la coexistence pacifique, la solidarité et la construction de nouvelles visions de la paix.

«La prière est une grande force de réconciliation»

Les conflits «sont présents partout où il y a de la vie, mais ce n’est pas la guerre qui aide à y faire face, ni à les résoudre», a fait remarquer le Souverain pontife. Et, la paix est un «chemin permanent de réconciliation», a-t-il ensuite affirmé. Le cœur humain, a poursuivi le Saint-Père, doit en effet «se disposer à la paix». «Le monde a soif de paix». «Assez des guerres, avec leurs douloureux cortèges de morts, de destructions, d’exilés», a fustigé le Pape, qui voit en cette rencontre internationale, une manifestation non seulement de la «ferme volonté de paix», mais aussi de «la conscience que la prière est une grande force de réconciliation».

“Celui qui ne prie pas abuse de la religion, même pour tuer. La prière est un mouvement de l’esprit, une ouverture du cœur. Pas de paroles criées, de comportements ostentatoires, de slogans religieux utilisés contre les créatures de Dieu. Nous avons foi en la prière qui change l’histoire des peuples. Que les lieux de prière soient des tentes de la rencontre, des sanctuaires de réconciliation, des oasis de paix.”

«L’esprit d’Assise»

L’invitation faite par saint Jean-Paul II, le 27 octobre 1986, à l’endroit des chefs religieux du monde à Assise afin de prier pour la paix: «Plus jamais les uns contre les autres, mais les uns à côté des autres», fut «un moment historique, un tournant dans les relations entre les religions», a affirmé le Saint-Père.

Alors qu’est célébré ce 28 octobre, le 60ème anniversaire de la Déclaration Nostra Aetate du Concile Vatican II, le Pape, fait savoir que, pour l’Église catholique, la prière dans «l’esprit d’Assise» repose sur «les bases solides exprimées» dans ce document conciliaire, notamment sur le «renouveau des relations entre l’Église catholique et les autres religions». C’est pourquoi en cette date anniversaire, l’évêque de Rome a recommandé de réaffirmer «notre engagement en faveur du dialogue et de la fraternité, souhaité par les pères conciliaires, qui a porté tant de fruits». Vatican II, a-t-il expliqué, précise que: «nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés à l’image de Dieu.» (Nostra Aetate, n. 5).

«Nous devons éloigner les religions de la tentation de devenir un outil qui alimente le nationalisme, l’ethnicité, le populisme. Les guerres s’intensifient. Malheur à ceux qui tentent d’entraîner Dieu dans les guerres», avait écrit le Pape François dans un message envoyé le 17 septembre 2024 aux participants à la rencontre internationale de prière pour la paix qui s’était tenue à Paris. Des propos dont s’est approprié Léon XIV, qui dans la foulée a répété «avec force»: «Jamais la guerre n’est sainte, seule la paix est sainte, car elle est voulue par Dieu!».

«Dieu veut un monde sans guerre»

«Nous devons faire en sorte que cette période de l’histoire marquée par la guerre et la domination de la force s’achève rapidement et qu’une nouvelle histoire commence», a exhorté le Pape, prévenant par ailleurs que «nous ne pouvons accepter que cette période se prolonge, qu’elle façonne la mentalité des peuples, que l’on s’habitue à la guerre comme à une compagne normale de l’histoire humaine». «Assez! Tel est le cri des pauvres et le cri de la terre. Assez! Seigneur, écoute notre cri», a encore soutenu Léon XIV.

Il faut «une histoire différente du monde: l’histoire de l’ère des négociations, l’histoire d’un monde nouveau sans guerre», écrivait le Vénérable Giorgio La Pira, à saint Paul VI. Ce sont des mots qui, a insisté Léon XIV, «aujourd’hui plus que jamais, peuvent constituer un programme pour l’humanité». «La culture de la réconciliation vaincra l’actuelle mondialisation de l’impuissance, qui semble nous dire qu’une autre histoire est impossible», a-t-il indiqué.

Le Pape a aussi précisé que le dialogue, la négociation, la coopération «peuvent affronter et résoudre les tensions qui surgissent dans les situations conflictuelles»«Mettre fin à la guerre est un devoir urgent de tous les responsables politiques devant Dieu. La paix est la priorité de toute politique. Dieu demandera compte à celui qui n’a pas cherché la paix ou a attisé les tensions et les conflits, de tous les jours, les mois, les années de guerre», a lancé Léon XIV en reprenant une fois de plus les propos de son prédécesseur. C’est l’appel «que nous, chefs religieux, adressons de tout cœur aux gouvernants. Nous faisons écho au désir de paix des peuples. Nous sommes la voix de ceux qui ne sont pas écoutés et qui n’ont pas de voix. Il faut oser la paix», a dit le Successeur de Pierre, car, a-t-il conclu, «Dieu veut un monde sans guerre».

«Oser la paix» en images

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

28 octobre 2025, 16:38