À Istanbul, le Pape invite les chrétiens à cheminer vers Jérusalem en 2033
Augustine Asta – Cité du Vatican
Après la visite de la mosquée du sultan Ahmet, connue aussi sous le nom de Mosquée Bleue, le Pape s'est rendu, peu avant 9h25, à l'église orthodoxe syriaque de Mor Ephrem, située à 15,7 kilomètres, dans le district de Yeşilköy. Inaugurée en 2023, c'est la première église construite en Turquie depuis la fondation de la République, un événement historique pour la communauté syriaque orthodoxe.
Rencontre avec l'Église orthodoxe syriaque à Mor Ephrem
ll s'agit de la première et, à ce jour, de la seule église construite en Turquie depuis la fondation de la République. Dédiée à Éphrem le Syrien, cette église a été inaugurée en 2023. Sa construction s'est étalée sur une décennie, marquée par des retards administratifs, la pandémie de Covid-19 et le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie en 2023.
L'Église orthodoxe syriaque, qui compte environ deux millions de fidèles dans le monde, est une Église orthodoxe orientale autocéphale dont le patriarcat se trouve à Damas. Son patriarche actuel, Ignace Ephrem II, est une figure influente du dialogue œcuménique international, ayant contribué de manière significative à la naissance de l'organisation œcuménique Christian Churches Together en 2007.
Rencontre privée du Pape avec les chefs des Églises et des communautés chrétiennes
Le Pape Léon XIV y a donc rencontré en privé les chefs et les représentants des Églises et des communautés chrétiennes, dont certains étaient présents, ce 28 novembre à Iznik, nom actuel de l'ancienne ville de Nicée, pour la cérémonie commémorative des 1 700 ans du concile de Nicée. Ce samedi, ils se sont tous assis autour d'une même table. Le Pape a été accueilli par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée, qu'il reverra au Phanar, siège du patriarcat de Constantinople, en début d'après-midi, et avec lequel il signera une déclaration commune. Après la photo de groupe et un chant invoquant le Saint-Esprit, les responsables chrétiens ont participé à une réunion à huis clos avec des interventions de chaque représentant et un discours du Pape.
Signature du livre d'honneur
À l'issue de la rencontre, le Pape a signé le livre d'honneur de l'église Mor Ephrem. «En cette occasion historique où nous célébrons les 1 700 ans du concile œcuménique de Nicée, nous nous réunissons pour renouveler notre foi en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, et célébrer la foi que nous partageons ensemble. Je souhaite de nombreuses bénédictions à tous ceux qui se sont rassemblés ici et à toutes les communautés qu'ils représentent», peut-on lire.
À la fin de la rencontre de ce samedi matin dans l'église de Mor Ephrem, et après avoir remercié toutes les personnes présentes, le Pape Léon XIV, est revenu dans son discours sur la «valeur du Concile de Nicée et de la célébration d'hier, dont le centre était l'Évangile de l'Incarnation», communique la Salle de presse du Saint-Siège. Aussi, «il a demandé et assuré de sa prière afin que de nouvelles rencontres et de nouveaux moments comme celui vécu puissent se reproduire, même avec les Églises qui n'ont pas pu être présentes». Le Saint-Père a par ailleurs «rappelé la primauté de l'évangélisation et de l'annonce du kérygme», et a souligné que la «division entre les chrétiens est un obstacle à leur témoignage».
Léon XIV a également invité, précise la Salle de presse du Saint-Siège, à «parcourir ensemble le chemin spirituel qui mène au Jubilé de la Rédemption, en 2033, dans la perspective d'un retour à Jérusalem, au Cénacle, lieu du dernier repas de Jésus avec ses disciples, où il leur a lavé les pieds, et lieu de la Pentecôte, un chemin qui mène à la pleine unité, citant sa devise épiscopale»: «In Illo Uno Unum».
Visite à l'église patriarcale Saint-Georges
L'avant-dernier acte de la journée aura lieu après la Doxologie, un moment rituel dans l'église patriarcale Saint-Georges, et avant la messe à laquelle environ 4 000 personnes sont attendues pour l'instant. En début d'après-midi, le Pape se rendra à l'église patriarcale Saint-Georges. L'église, érigée en 1720, est adjacente au Patriarcat œcuménique. Parmi ses trésors, on peut citer le trône du patriarche œcuménique, avec ses incrustations d'ivoire complexes, considéré comme une œuvre d'art de la fin de la période byzantine. L'édifice conserve également des reliques de saintes vénérées dans l'ancienne Constantinople, telles qu'Euphémie de Chalcédoine, ainsi que des reliques des saints Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome, restituées au Patriarcat en novembre 2004.
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