En novembre, le Pape invite à prier pour la prévention du suicide
Augustine Asta – Cité du Vatican
«Prions pour que les personnes qui luttent contre des pensées suicidaires trouvent dans leur communauté le soutien, l’attention et l’amour dont elles ont besoin, et s’ouvrent à la beauté de la vie». Ainsi commence la nouvelle édition de La Vidéo du Pape, publiée ce mardi 4 novembre et diffusée par le Réseau Mondial de Prière du Pape, avec le soutien du diocèse de Phoenix (Arizona, États-Unis) et la collaboration de Vatican Media. Durant le mois de novembre 2025, Léon XIV encourage donc les catholiques du monde entier à soutenir «toutes les personnes qui vivent dans les ténèbres et le désespoir» mais aussi qui luttent contre des pensées suicidaires. Et Léon XIV rappelle que même les croyants «ne sont pas à l’abri de la tristesse ni du désespoir».
Le suicide, une crise de santé mondiale
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ 720 000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde, soit un peu moins de 2000 par jour. Le suicide est la troisième cause de mortalité chez les adolescents et les jeunes adultes. C’est pourquoi le Pape demande à l’Église -diocèses, paroisses, congrégations religieuses, associations de fidèles-, d’écouter et d’accompagner avec «un cœur attentif et compatissant» «capable d’apporter réconfort et soutien», à celles et ceux qui traversent des difficultés. Le Saint-Père prie aussi pour que le «Seigneur nous apprenne donc à leur être proches, avec respect et tendresse».
La santé mentale, au cœur des préoccupations de l’Église
L’Église catholique a, ces dernières années, renforcé progressivement son attention envers la santé mentale, dans la prière comme dans la pastorale. D’ailleurs ce mercredi 5 novembre s’ouvre à Rome un congrès international, organisé par l’Association des ministres catholiques pour la santé mentale. Pendant trois jours, des personnes engagées dans la pastorale de la santé mentale, venues du monde entier, vont réfléchir à la manière dont la communauté chrétienne peut accompagner celles et ceux qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale, la dépression et une profonde souffrance, et prévenir le risque de suicide grâce à l’écoute et à la proximité.
Accompagnement et prévention
L’intention de prière du Saint-Père pour ce mois, «me tient profondément à cœur» confie l’évêque de Phoenix, Mgr John Dolan, qui lui-même a traversé personnellement le douloureux chemin du deuil après un suicide . «J’ai perdu mon frère Tom, mes sœurs Terese et Mary, ainsi que mon beau-frère Joe, tous morts par suicide. Il y a des blessures et des mystères que nous ne pouvons pas comprendre. Et pourtant, nous gardons l’espérance!», affirme-t-il. «Si tu te sens brisé, si tu luttes avec des pensées suicidaires, sache que tu es profondément aimé et que l’Église est là pour toi. Tu n’es pas seul !», ajoute-t-il.
L’Église «ne se substitue pas aux professionnels de la santé»
Le Père Cristóbal Fones, directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, souligne pour sa part que «le thème de la prévention du suicide, interpelle profondément l’Église». Précisant par ailleurs que «ce n’est pas la première fois qu’une intention de prière met en lumière la fragilité de la santé mentale». En novembre 2021, insiste-t-il, le Pape François «nous avait invités à prier pour les personnes qui souffrent de dépression, et en avril 2020 pour celles qui sont esclaves des addictions, nous rappelant que la communauté chrétienne est également appelée à prendre soin des blessures intérieures».
Dans la prière de novembre, note-t-il, le Pape souligne que «tous nous ne sommes “pas à l’abri de la tristesse ni du désespoir”: cela concerne chacun, y compris les religieux et les consacrés». «Notre cœur humain, tout comme le Cœur de Jésus, n’est pas exempt de blessures et de souffrances. Personne n’est à l’abri de l’obscurité du désespoir», poursuit-il. C’est pourquoi les communautés chrétiennes doivent devenir «des lieux d’accueil et de soin, où ceux qui souffrent se sentent chez eux», déclare-t-il.
Le Père Cristóbal Fones, fait savoir aussi que, l’Église «ne se substitue pas aux professionnels de la santé -psychologues, médecins, thérapeutes- mais elle peut jouer un rôle décisif en offrant proximité, écoute et espérance». Car c’est «dans les paroisses et les communautés diocésaines que nous apprenons des styles de vie qui construisent la prévention: aller à la rencontre de ceux qui souffrent, consoler ceux qui sont dans la tristesse, prendre soin ensemble, partager l’espérance qui nous anime», conclut-il.
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