Le Pape invite les théologiens à offrir à l’Église une intelligence de la vérité du Christ

Moriba Camara, S.J. - Cité du Vatican

Le Pape Léon XIV a reçu ce mercredi les membres de la Commission Théologique Internationale, réunis en session plénière annuelle. Dans son discours, le Saint-Père a dit sa joie de les rencontrer: «Je suis heureux de vous rencontrer pour la première fois… après que le Seigneur Jésus m’a appelé à succéder au bienheureux apôtre Pierre». Il a remercié les membres actuels ainsi que «ceux qui les ont précédés dans ce service», rappelant que la Commission, instituée par saint Paul VI en 1969, est née en réponse aux aspirations du Concile Vatican II pour un renouveau théologique.

Un hommage au document sur Nicée: «Une source d’inspiration»

Le Pape a exprimé une gratitude particulière pour le document publié par la Commission à l’occasion du 1700ᵉ anniversaire du Concile œcuménique de Nicée, intitulé Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur. Le texte «faisant autorité, sera certainement une source d’inspiration pour des études ultérieures et pour le progrès du dialogue œcuménique». Le Pape a annoncé qu’il entamera dès demain son premier voyage apostolique en Türkiye et au Liban, où il se rendra en pèlerinage à İznik, l’antique Nicée, pour «demander au Seigneur le don de l’unité et de la paix».

Dans son intervention, Léon XIV a encouragé la Commission à poursuivre avec audace la mission confiée par le Siège apostolique: «Il me tient à cœur de discerner ces “res novae” qui marquent le chemin de la famille humaine». L’évêque de Rome a souligné que les nouveaux défis doctrinaux exigent une «fidélité créative» à la Bonne Nouvelle, donnée «une fois pour toutes» (He 9,12), et sans cesse renouvelée par «l’effusion sans mesure de l’Esprit Saint» (Jn 3,34). Il a ainsi rappelé la mission propre de la Commission: celle «d'offrir des approfondissements théologiques au dicastère pour la Doctrine de la Foi et au Collège épiscopal», afin de servir «l’intelligence commune de la vérité salvifique révélée en Jésus Christ».

Trois ressources essentielles pour la théologie d’aujourd’hui

Léon XIV a ensuite développé trois axes de travail fondamentaux pour la tâche des théologiens: Primo, la catholicité de la foi. À travers cet axe, il a souligné la richesse d’une Commission composée de membres issus de nombreux pays: «Vous connaissez mieux les nouveaux problèmes… et les mentalités des hommes d’aujourd’hui», écrivait déjà saint Jean-Paul II dans Tredecim anni. Le Saint-Père souhaite que les théologiens s’appuient sur l’expérience des Églises locales. Secundo, le dialogue interdisciplinaire. Le Pape y a rappelé, citant Veritatis gaudium, que «la collocation et fermentation de tous les savoirs au sein de l'espace de Lumière et de Vie offert par la Sagesse qui émane de la Révélation de Dieu» est une nécessité.

Ce dialogue avec les sciences et les cultures est indispensable pour «poursuivre avec authenticité et efficacité l’évangélisation». Et tertio, l’union entre théologie et vie spirituelle. Parlant de ce dernier axe, le Souverain pontife a invité la Commission à imiter les grands Docteurs de l’Église, Augustin, Bonaventure, Thomas, Thérèse de Lisieux, Newman, chez qui «l’étude théologique était toujours liée à la prière». La théologie, a-t-il rappelé, ne peut se limiter au commentaire des formules de foi, elle doit s’enraciner dans une vie conforme à l’Évangile.

« La lumière du Christ»: cœur de la mission théologique

Citant le Pape François, Léon XIV a rappelé que «la théologie fait un travail caché et humble, afin que la lumière du Christ émerge». Il a affirmé que le Christ est «la clé, le centre et le but de toute l’histoire humaine» (Gaudium et spes, 10), et que la théologie doit admirer, réfléchir et diffuser cette lumière «dans le changement incessant de notre histoire». Le Pape a évoqué les paroles de Benoît XVI sur les défis du savoir: La sectorisation des sciences et la difficulté du dialogue interdisciplinaire «entravent la vision de l’entier bien de l’homme». Il a donc encouragé la Commission à offrir une contribution précieuse au discernement des défis contemporains: «Il n’y a pas de science que la théologie puisse ignorer», a-t-il insisté.