Léon XIV rappelle la vocation contemplative aux moniales augustiniennes

Moriba Camara, S.J. - Cité du Vatican

Le Pape Léon XIV a rencontré ce jeudi 13 novembre les participantes à l’Assemblée fédérale ordinaire de la Fédération des monastères augustiniennes d’Italie. Accueillant la présidente nouvellement élue et remerciant sa prédécesseure pour le travail accompli, le Saint-Père a exprimé sa joie de voir «des communautés diverses unies par le même charisme», signe de la vitalité de la vie contemplative au sein d’une Église engagée dans le chemin de la synodalité.

Marcher ensemble à l’écoute de l’Esprit

Dès le début de son discours, Léon XIV a rappelé que la vie monastique, tout en étant marquée par le silence et la contemplation, «participe pleinement à la dimension synodale de l’Église». Citant les paroles du Pape François à l’ouverture du Synode sur la synodalité du 10 octobre 2021, il a souligné l’importance de «marcher ensemble, écouter unis la voix de l’Esprit» et «se tourner vers le visage de l’autre, nous rencontrer face à face, nous laisser toucher par les questions des sœurs et des frères, […] afin que la diversité […] nous enrichisse», dans une attitude de disponibilité et de dialogue. Cette dynamique communautaire, a-t-il affirmé, est aujourd’hui un témoignage prophétique de charité et d’unité dans un monde souvent fermé au partage et à la rencontre.

Le Saint-Père a ensuite évoqué le premier aspect de la vocation contemplative: «vivre et témoigner la joie de l’union avec Dieu». S’inspirant des Confessions de Saint Augustin, il a rappelé ces paroles: «C'est cela le bonheur, jouir pour toi, de toi, à cause de toi, et il n'y en a pas d'autre en dehors de cela», en d’autres termes, a-t-il dit, le bonheur, c’est de jouir de Dieu, pour Dieu et à cause de Dieu (Conf. 10,22-32). «La joie pleine pour le chrétien réside dans la communion avec le Seigneur, dans cette intimité avec l’Époux céleste à laquelle vous dédiez toute votre vie», a-t-il affirmé, invitant les moniales à «se dépenser avec un amour sans partage dans cet appel, en embrassant avec transport la vie du cloître: la liturgie, la prière, la méditation de la Parole et l’aide mutuelle». Cette vie offerte, a ajouté le Saint-Père, devient un signe d’espérance: «À ceux qui frappent à la porte de vos monastères, vous offrez un message d'espérance plus éloquent que mille mots.»

Le témoignage silencieux de la charité

Léon XIV a consacré une grande partie de son discours à la charité fraternelle, cœur du charisme augustinien. «Dans l’idéal de saint Augustin, vous êtes appelées à imiter, dans la communion fraternelle, la vie de la première communauté chrétienne», a-t-il déclaré, citant la Règle: «Que le Seigneur vous accorde d’observer ces règles avec amour […] et d’exhaler de votre sainte convivialité le bon parfum du Christ» (Regula, 8,1). Le Pape a encouragé les moniales à s’aimer avec une affection sincère, à porter dans leur prière «chaque homme et chaque femme de ce monde», et à être des modèles de sollicitude. Face à une société «tant projetée vers l’extériorité», il les a invitées à être le signe d’un amour discret et quotidien, libéré «de l’esclavage des apparences».

Le Saint-Père a ensuite abordé la signification ecclésiale de la Fédération des monastères. Rappelant les paroles du vénérable Pie XII dans la constitution Sponsa Christi Ecclesia (1950) et celles du Pape François dans Vultum Dei quaerere et Cor orans, Léon XIV a réaffirmé l’importance de ces formes d’union entre communautés. Elles permettent, a-t-il expliqué, une entraide fraternelle, «une meilleure coordination du travail et une défense commune de la vie contemplative.» «Les monastères qui partagent le même charisme ne doivent pas rester isolés, mais vivre la valeur irremplaçable de la communion», a-t-il noté. Aussi, il a exhorté les religieuses à adhérer pleinement à ces formes de collaboration, même si elles demandent parfois des choix exigeants: «Ce défi, a-t-il dit, ne peut être éludé, même au prix de sacrifices. Il en résultera de grands bénéfices, notamment pour la formation.»

Le Souverain pontife a exprimé sa profonde reconnaissance envers les moniales pour leur fidélité et leur prière: «Merci pour votre présence et pour le soutien spirituel que vous offrez à tout le Peuple de Dieu. Moi aussi, je vous promets de vous garder dans ma prière et je vous bénis de tout cœur.», a-t-il conclu, avant de les invités à poursuivre leur mission dans la paix du Christ, comme témoins de la joie, de la charité et de la communion, signes visibles de l’amour de Dieu pour le monde.