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Ouverture du sommet des chefs d'État et de gouvernement de la COP30, à Belém, jeudi 6 novembre 2025. Ouverture du sommet des chefs d'État et de gouvernement de la COP30, à Belém, jeudi 6 novembre 2025. 

La COP30 doit marquer un tournant, affirme le nonce au Brésil

Ouverture du sommet des chefs d’État ce jeudi 6 novembre à Belém, qui précède la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (11-24 novembre). Le Saint-Siège y est représenté, notamment par le nonce apostolique au Brésil. Mgr Giambattista Diquattro souhaite que des signes d’espérance soient donnés au monde. Entretien.

Alexandra Sirgant – Envoyée spéciale à Belém, Brésil

Des chefs d’État et de gouvernement du monde entier sont arrivés dans la ville de Belém, dans le nord-est du Brésil. Aux portes de l’Amazonie, le Saint-Siège est également représenté et prendra part activement à la COP30, avec une délégation de dix membres dirigée par le cardinal Secrétaire d'État Pietro Parolin, qui vient d’arriver ce jeudi 6 novembre dans la capitale de l'État du Pará. Son souhait est formulé dans une publication de @TerzaLoggia publiée sur X: «Que la communauté internationale agisse face à la crise climatique, en répondant efficacement aux défis mondiaux tels que le réchauffement climatique».

Dans un entretien accordé à Radio Vatican-Vatican News, le nonce apostolique au Brésil depuis 2020 et chef adjoint de la délégation, Mgr Giambattista Diquattro, fait part de ses attentes à l’aune de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.

La COP30 s’ouvre à Belém. Pourquoi est-il plus que jamais nécessaire de réfléchir à un changement de cap en matière de climat?

Il me semble que le message adressé il y a deux ans par le Saint-Père François à la COP28 est plus actuel que jamais. «Il est essentiel, affirmait-il, d’opérer un changement de rythme qui ne soit pas une simple modification partielle de la trajectoire, mais une manière nouvelle d’avancer ensemble. Si, sur la route de la lutte contre le changement climatique, ouverte à Rio de Janeiro en 1992, l’Accord de Paris a marqué “un nouveau départ”, il faut maintenant relancer ce chemin. Il faut donner un signe concret d’espérance. Que cette COP soit également un tournant: qu’elle manifeste une volonté politique claire et tangible, conduisant à une nette accélération de la transition écologique, selon des formes qui possèdent trois caractéristiques: être “efficaces, contraignantes et facilement vérifiables”». Et qu’elles trouvent leur mise en œuvre dans quatre domaines: l’efficacité énergétique; les sources renouvelables; l’élimination des combustibles fossiles; l’éducation à des modes de vie moins dépendants de ces derniers.

Quelle contribution peut-être celle du Saint-Siège à la COP30?

Le Saint-Siège est appelé à concentrer son attention sur certaines questions. En premier lieu, l’éducation à l’écologie intégrale apparaît comme un domaine décisif pour affronter la crise climatique. Ce thème émerge de plus en plus, car de nombreux pays intègrent désormais la dimension éducative dans leurs contributions, déterminées au niveau national (CDN), jusqu’en 2035. Il sera donc essentiel de suivre attentivement ce processus. 

Un second aspect concerne la mise en œuvre du Global Stocktake (GST), adopté à la COP28, et l’engagement correspondant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Le Saint-Siège souligne la nécessité d’une application cohérente de cet instrument, réaffirmant que l’éducation constitue un pilier essentiel pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris lors de la prochaine phase de révision.

Ouverture de la COP30 à Belém.
Ouverture de la COP30 à Belém.   (AFP or licensors)

Autre point: la réforme de l’architecture financière mondiale et son lien avec le financement climatique. Une réflexion internationale met en lumière le lien entre dette extérieure et dette écologique, déjà évoqué dans la Bulle d'indiction du Jubilé 2025 Spes non confundit. Un autre thème sera celui de la Just Transition (transition juste), qui devra inclure non seulement des critères économiques, mais aussi sociaux et environnementaux. Le Saint-Siège insiste sur l’importance d’une éducation transformatrice comme clé de ce processus.

Enfin, le débat sur le Gender Action Plan offrira l’occasion de rappeler le poids disproportionné que le changement climatique exerce sur les femmes, en invitant à promouvoir leur participation active à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Outre ces priorités, la délégation du Saint-Siège porte un grand intérêt aux dossiers relatifs à Loss and Damage, Global Adaptation Goal, UAE Framework for Global Climate Resilience, à l’Article 6 de l’Accord de Paris, ainsi qu’aux questions liées à la protection de la forêt amazonienne, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.

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06 novembre 2025, 16:06