Léon XIV: «Que personne ne soit perdu»
Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican
En ce troisième dimanche de l'Avent, également connu sous le nom de dimanche Gaudete, le Souverain pontife a célébré la messe dans la basilique Saint-Pierre. Méditant sur le mot «Gaudete», il a expliqué que ce dimanche de «joie» nous rappelle «la dimension lumineuse de l'attente: la confiance que quelque chose de beau, de joyeux, va arriver».
Ce 14 décembre marque également le Jubilé de l'espérance pour le monde carcéral, pour les détenus et pour tous ceux qui s'occupent des prisons. Le Pape a rappelé le geste fort de son prédécesseur, le 26 décembre dernier, lorsqu’il ouvrit une Porte Sainte dans la maison d’arrêt de Rebibbia, à Rome, lançant cet appel emblématique: «La corde en main, avec l’ancre de l’espérance… ouvrez en grand les portes du cœur».
Une image qui, selon Léon XIV, invite à garder les yeux fixés sur l’éternité, sans cesser de s’engager concrètement pour la justice et la charité dans le présent.
Justice, réinsertion et responsabilité collective
À l’approche de la clôture de l’Année jubilaire, le Saint-Père n’a pas occulté les défis persistants du monde carcéral: surpopulation, insuffisance des programmes éducatifs et de réhabilitation, manque d’opportunités de travail. S’appuyant sur le prophète Isaïe – «Dieu est Celui qui libère» – il a insisté sur une conviction centrale: «Aucun être humain ne se résume à ses actes et la justice est toujours un processus de réparation et de réconciliation».
Dans les contextes les plus difficiles, a-t-il souligné, lorsque demeurent la miséricorde, le respect et l’attention aux autres, «des fleurs merveilleuses s’épanouissent du sol dur de la souffrance et du péché».
La charité, fondement de la «civilisation de l’amour»
Reprenant l’enseignement de saint Paul VI à la fin du Jubilé de 1975, le Pape Léon XIV a rappelé que la charité doit devenir le principe structurant de la vie sociale et publique: «La civilisation de l’amour» est appelée à s’enraciner aussi dans les prisons.
Dans cette perspective, il a renouvelé l’appel du Pape François à envisager des formes d’amnistie ou de remise de peine et à offrir de véritables possibilités de réinsertion, conformément à l’esprit biblique du Jubilé, «une année de grâce où chacun peut recommencer».
Jean-Baptiste et la force de la conversion
L’Évangile de ce troisième dimanche de l’Avent a conduit le Saint-Père à méditer sur la figure de Jean-Baptiste, prophète droit et courageux, capable de dénoncer l’injustice tout en accueillant avec miséricorde ceux qui cherchaient à changer de vie.
Évoquant saint Augustin et l’épisode de la femme adultère, l’évêque de Rome a rappelé que le cœur de l’Évangile réside dans cette rencontre entre «la misère et la miséricorde», où Dieu ouvre toujours un avenir nouveau.
«Que personne ne soit perdu»
«Que personne ne soit perdu! Que tous soient sauvés!», tel est le message, en définitive, que le Pape a lancé aux détenus, personnels pénitentiaires, responsables politiques et communautés chrétiennes.
Malgré les blessures du passé, les découragements et les tentations d’abandon, le Pape a exhorté à rester fermes dans l’espérance, particulièrement à l’approche de Noël: «Nous ne sommes pas seuls: le Seigneur est proche, il marche avec nous».
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