Le Pape aux diplomates: «Celui qui se lasse de dialoguer se lasse d'espérer la paix»
Vatican News
Plus de 3000 fonctionnaires ont été reçus dans la salle Paul VI du Vatican ce samedi matin. Parmi eux se trouvait le ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani. Avant de rencontrer le Saint-Père, les diplomaties italiens ont participé à la messe, présidée dans la même salle par le Secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin.
«L’espérance revêt une signification précieuse pour le service que vous accomplissez», a souligné Léon XIV avant de préciser: «en diplomatie, seuls ceux qui espèrent vraiment recherchent et soutiennent toujours le dialogue entre les parties, en misant sur la compréhension mutuelle même face aux difficultés et aux tensions». De cette compréhension mutuelle naissent des pactes et des traités scellés par un accord, dont l’étymologie vient du latin «ad cor», qui signifie «à cœur». «Cette proximité du cœur exprime la sincérité des gestes, comme une signature ou une poignée de main, qui seraient autrement réduits à des formalités procédurales» a expliqué le Saint-Père. «Il apparaît ainsi comme un trait caractéristique qui distingue la véritable mission diplomatique du calcul intéressé par des avantages partisans ou de l'équilibre entre rivaux qui cachent leurs distances respectives».
Pour résister à ces dérives, Léon XIV a invité les diplomates italiens présents à prendre exemple sur Jésus, «dont le témoignage de réconciliation et de paix brille comme une espérance pour tous les peuples». «Au nom du Père, le Fils parle avec la force de l'Esprit Saint, accomplissant le dialogue de Dieu avec les hommes», et ces derniers, «créés à l’image de Dieu» font également l’expérience du dialogue dans leurs relations, a souligné le Pape.
La langue utilisée pour dialoguer «témoigne d'une compréhension spécifique du monde» et contribue au patrimoine commun «à travers lequel s'épanouissent les racines de la société dans laquelle nous vivons».
«Au niveau international, a poursuivi le Pape, ce même style peut porter ses fruits en matière de coopération et de paix, à condition que nous persévérions dans l'éducation de notre façon de parler». L’évêque de Rome a appelé les diplomates à s’engager avec espérance «à désarmer» les discours, «en veillant non seulement à leur beauté et à leur précision, mais surtout à leur honnêteté et à leur prudence». «Celui qui sait quoi dire n'a pas besoin de beaucoup de mots, mais seulement des mots justes» a assuré le Pape. «Celui qui se lasse de dialoguer se lasse d'espérer la paix».
Convoquant les paroles prononcées par son prédécesseur le Pape Paul VI aux Nations unies il y a soixante ans, le Saint-Père a martelé que «la paix est le devoir qui unit l’humanité dans une recherche commune de justice». «La paix est le bien définitif et éternel que nous espérons pour tous».
«Soyez donc des hommes et des femmes de dialogue, sages dans la lecture des signes des temps selon ce code de l'humanisme chrétien qui est à la base de la culture italienne et européenne» a conclu le Pape, avant de bénir les diplomates et leurs familles.
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