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«Notre-Dame de Guadalupe, une mère pour notre temps», affirme le Pape

Léon XIV a présidé vendredi 12 décembre en la basilique Saint-Pierre la messe en mémoire de Notre-Dame de Guadalupe, patronne des Amériques, apparue à un jeune Indien en 1531. Dans son homélie le Saint-Père a invité les fidèles à redécouvrir la tendresse maternelle de Marie et la joie de se savoir aimés de Dieu. Un message de paix et d’unité adressé à une humanité en quête d’espérance dans un monde marqué par les «divisions et les épreuves».

Augustine Asta - Cité du Vatican

La tradition a été une fois de plus respectée, ce vendredi 12 décembre. Alors que l’Église fait mémoire de Notre-Dame de Guadalupe, Léon XIV a célébré une messe en la basilique Saint-Pierre, en présence de milliers de fidèles venant notamment du continent américain où la Vierge apparut en 1531 à un indien pauvre près de la ville de Mexico, alors capitale de la Nouvelle-Espagne.

Lors de cette apparition au 16eme siècle, la Vierge invite Juan Diego à cueillir des roses fleuries par ses soins. Il obéit, les rassemble dans sa tilma (un vêtement porté en guise de manteau dans la tradition aztèque), et les montre à son évêque pour le convaincre de construire une église sur le lieu des apparitions. De l’humble vêtement du paysan tombent les fleurs parfumées, mais l’évêque découvre surtout l’image de la Mère de Dieu, imprimée sur le tissu. Il sera convaincu. L’église sera construite trois ans plus tard, au pied de la colline de Tepeyac, et deviendra l’actuel sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe où est exposée, aujourd’hui encore, la tilma intacte endossée par saint Juan Diego.

La Sagesse de Dieu incarnée dans le Christ et accueillie par Marie

S’appuyant sur la tradition chrétienne et sur le récit fondateur des apparitions de 1531 au Mexique, le Pape a rappelé que la présence maternelle de Marie est comme un signe constant de la tendresse de Dieu dans l’histoire humaine. L’évêque de Rome a d'ailleurs commencé son homélie en commentant un passage du Siracide, qui décrit la Sagesse divine en des termes poétiques. Cette image, a-t-il expliqué, trouve sa pleine réalisation dans le Christ, «sagesse de Dieu» faite chair «née d’une femme». Cette femme, la tradition chrétienne l’identifie naturellement à Marie, préparée par Dieu pour accueillir son Fils.

En effet, a-t-il poursuivi, qui d'autre que Marie peut dire: «En moi réside toute la grâce du chemin et de la vérité, toute l'espérance de la vie et de la vertu» (Si 24, 25 NV)?. C’est pourquoi la tradition n’hésite pas à reconnaître en elle «la mère de l’amour», a-t-il ajouté.

Marie, source de joie

Revenant à l’Évangile de la Visitation, le Pape a mis en lumière la dynamique intérieure de Marie, qui laisse la Parole transformer sa vie. Comme un feu ardent, cette Parole la pousse à se rendre en hâte chez sa cousine Élisabeth, portant avec elle la joie du salut. Le récit souligne la force de la présence mariale: son simple salut fait tressaillir l’enfant d’Élisabeth. Ce moment de grâce conduit au Magnificat, hymne dans lequel Marie reconnaît l’action du Dieu fidèle qui bénit son peuple par la venue du Christ, «héritage plus doux que le miel».

Le Souverain pontife a ensuite rappelé l’importance des apparitions de Notre-Dame de Guadalupe à Tepeyac, où Marie vient «réveiller la joie de se savoir aimés de Dieu». Dans un contexte de conflits, d’injustices et de souffrances, elle adresse à saint Juan Diego les paroles devenues emblématiques: «Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta mère?». Pour l’évêque de Rome, ce message demeure aujourd’hui encore d’actualité brûlante. Marie, offre, a-t-il spécifié, une présence qui soutient dans les moments où «la vie devient insupportable» et invite chacun à accueillir son intercession maternelle.

Un appel à l’unité, à la paix et à la protection de la vie

Au cours de cette messe en la mémoire de notre dame de Guadalupe, le Successeur de Pierre a formulé une prière, demandant à la Vierge d’enseigner aux nations à ne pas se diviser en «camps irréconciliables» et à protéger la dignité humaine «à toutes les étapes de la vie». Il a exhorté les gouvernants à exercer l’autorité comme un service, et non comme une domination. Léon XIV a aussi confié à Marie les jeunes exposés aux addictions, au crime et à la perte de sens, ainsi que les familles et les éducateurs appelés à transmettre la foi avec «douceur, précision et clarté».

En revanche, le Pape a insisté sur la nécessité de l’unité au sein de l’Église, demandant à la Mère de Dieu d’abattre les murs qui séparent les croyants et de ramener ceux qui se sont éloignés, priant également pour le clergé, les consacrés et tous ceux qui portent la charge de guider spirituellement le peuple chrétien.

“Vierge Sainte, aide-nous à garder l'Évangile dans notre cœur, comme toi (cf. Lc 2, 51). Aide-nous à comprendre que, bien que destinataires, nous ne sommes pas propriétaires de ce message, mais que, comme saint Juan Diego, nous en sommes de simples serviteurs.”

Reprennant les propos de saint Jean-Paul II, Léon XIV a imploré la Marie de soutenir le Successeur de Pierre dans sa mission de «lier, délier et racheter toute misère humaine». L’homélie s’est conclue par une invitation à la confiance: avec Marie, même «l’hiver devient un temps de roses», a-t-il soutenu. Le Pape a par ailleurs encouragé les fidèles à garder l’Évangile dans leur cœur, à devenir de véritables serviteurs de la Bonne Nouvelle et à marcher unis vers la demeure promise par le Christ.

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12 décembre 2025, 16:30