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Des migrants cherchant à traverser la Manche, le 16 juin dernier. Des migrants cherchant à traverser la Manche, le 16 juin dernier.  (AFP or licensors)

Les migrants sont une ressource pour la paix, réaffirme le Saint-Siège

Dans son intervention devant le Conseil de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève invite à une «analyse objective et complète» des mouvements migratoires, qui en examine les causes et les conséquences. Ceux qui sont contraints de quitter leur foyer, souligne Mgr Ballestrero, incarnent le «visage humain de la mondialisation» souvent soutenu, dans les régions les plus reculées, par l'Église.

Edoardo Giribaldi – Cité du Vatican

Les migrants ne sont ni des «problèmes à résoudre» ni des «opportunités à exploiter», mais le véritable et authentique «visage de la mondialisation», a affirmé Mgr Ettore Balestrero, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies et des autres organisations internationales basées à Genève, dans son intervention du 10 décembre lors de la 116e session du Conseil de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Considérer objectivement les migrations

Son intervention s'ouvre sur un chiffre: 304 millions de migrants dans le monde. Ceux qui quittent leur pays sont avant tout «des êtres humains», dont la dignité et les droits doivent être au cœur de la coopération internationale et des politiques en la matière, a estimé Mgr Balestrero. Pour cela, il convient de dépasser les discussions empreintes de préjugés et de visions clivantes, qui empêchent une «considération objective et complète de la migration», de ses causes et de ses conséquences.

Ces contrastes ignorent également les contributions positives que les migrants apportent aux sociétés. Si, d'une part, comme le rappelait le Pape Benoît XVI, ils «ont le devoir de s'intégrer dans le pays d'accueil, en respectant ses lois et son identité nationale», d'autre part, ils représentent le visage humain des processus de mondialisation et peuvent promouvoir l'harmonie internationale.

Les droits des États et des migrants

Mgr Balestrero réaffirme le droit de chaque État à protéger ses frontières. Toutefois, cela doit aller de pair avec le respect de la dignité de ceux qui les franchissent. Comme le soulignait le Pape Léon XIV, lorsque ceux qui cherchent protection sont maltraités, «nous n'assistons pas à l'exercice légitime de la souveraineté nationale, mais plutôt à des crimes graves commis ou tolérés par l'État».

Le Saint-Siège réitère sa profonde préoccupation face à la vulnérabilité des migrants, souvent contraints d'emprunter des «routes dangereuses». Une crainte qui se confirme dans les chiffres dramatiques de 2024, quand au moins 8 939 personnes ont perdu la vie lors de leur départ de leur pays d'origine. Ce fut «l'année la plus meurtrière jamais enregistrée», observe Mgr Balestrero, rappelant que chaque décès représente un échec de l'humanité, des États et de la communauté internationale. Une autre plaie liée aux migrations est l'exploitation par les trafiquants et les passeurs qui «profitent du désespoir à des fins lucratives». À cet égard, le Saint-Siège se félicite de l'engagement de l'OIM à poursuivre ses activités de prévention, de secours et d'assistance aux victimes.

La contribution des organisations religieuses

Mgr Balestrero reconnaît également l'importance d'adopter «un langage concerté et consensuel dans le programme et le budget de l'OIM pour 2026», afin d'éviter les définitions ambiguës ou dépourvues de sens commun dans le droit international et entre les États membres. Dans le contexte migratoire, explique le diplomate, les organisations religieuses jouent un rôle décisif. Leur présence capillaire et de longue date, «même dans les zones les plus reculées et les plus dépourvues de services», représente un soutien concret aux personnes en déplacement. Une aide qui a précédé le moment où la migration est devenue une «question internationale». Un engagement qui se poursuit «même après que l'attention des médias se soit estompée», grâce à la promotion d'un réseau mondial le long des routes migratoires. Avec un seul objectif, déjà défini par le Pape François, «accueillir, protéger, promouvoir et intégrer», sans distinction. L’observateur permanent du Saint-Siège à Genève conclut en réaffirmant ce que les migrants ne doivent pas être, c’est-à-dire des questions à régler ou des «opportunités» dont on peut tirer des avantages personnels. C'est pourquoi les efforts conjoints de la communauté internationale doivent viser à «promouvoir le respect de leur dignité et leur permettre de la vivre pleinement».

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10 décembre 2025, 18:42