Le Pape à l’hôpital de la Croix: «Nous ne pouvons pas oublier les plus fragiles»
Alexandra Sirgant – Cité du Vatican
Accueilli par une foule en liesse et des chants en arabes, le Pape Léon XIV a passé la matinée du dernier jour de son voyage apostolique au Liban à visiter l’hôpital de la Croix à Jal-El-Dib, l'un des plus grands hôpitaux pour personnes atteintes de troubles mentaux au Moyen-Orient. Fondé en 1919 par le bienheureux père Jacques Haddad, il a été transformé en hôpital psychiatrique en 1937, puis en hôpital pour personnes atteintes de troubles mentaux en 1951.
Avant de visiter en privé le pavillon Saint Dominique, dédié aux maladies mentales chroniques de l’hôpital, le Saint-Père a été reçu dans la résidence de la Congrégation des Sœurs franciscaines de la Croix du Liban par la supérieure générale Marie Makhlouf. Dans un discours empreint d’émotion, la supérieure générale a remercié le Saint-Père de sa présence parmi «les personnes oubliées», les «visages absents des médias et des scènes». «Et vous, par votre visite, vous confirmez à ces frères de Jésus, les plus pauvres parmi les pauvres, les plus abandonnés et les plus souffrants, qu'ils sont aimés de Dieu, qu'ils ont une place précieuse dans son cœur».
«Comment une institution pauvre, qui ne possède rien, a-t-elle pu résister malgré l'explosion, la famine, la pandémie et l'effondrement des structures de l'État?» s’est interrogée Marie Makhlouf, sans parvenir à retenir ses larmes.
«Vous êtes une lumière dans notre vie, votre visite soulage nos souffrances» a poursuivi une patiente, tout en soulignant espérer que «le monde entier découvre notre lieu plein d’humanité et d’amour, et qu’il connaisse davantage l’œuvre d’Abouna Yaaacoub», le père Jacques Haddad en français, dont la congrégation souhaite la canonisation.
Après avoir écouté plusieurs témoignages, Léon XIV a pris la parole en français: «Je suis heureux de vous rencontrer. Je l’ai souhaité, car Jésus habite ici: en vous qui êtes malades; et en vous les Sœurs, les médecins, tous les professionnels de santé et le personnel qui prenez soin d’eux». Remerciant en premier lieu les Sœurs Franciscaines de la Croix, le Saint-Père a souligné l’héritage laissé par le fondateur de la congrégation, le bienheureux père Haddad, «apôtre infatigable de la charité dont nous rappelons la sainteté de vie, qui s’est manifestée en particulier dans son amour envers les plus pauvres et les plus souffrants».
Le Souverain pontife a ensuite salué avec beaucoup de gratitude le personnel de l’hôpital, dont la présence «compétente et attentionnée» et le «souci des malades sont un signe tangible de l’amour compatissant du Christ». «Vous êtes comme le bon Samaritain qui s’arrête auprès du blessé et prend soin de lui pour le relever et le guérir »a souligné le Pape. «Parfois, a-t-il poursuivi, la fatigue ou le découragement peuvent survenir, surtout en raison des conditions de travail dans lesquelles vous vous trouvez, qui ne sont pas toujours favorables. Je vous encourage à ne pas perdre la joie de cette mission et, malgré les difficultés, je vous invite à toujours garder à l’esprit le bien que vous avez la possibilité de réaliser».
«En particulier, nous chrétiens, qui sommes l’Église du Seigneur Jésus, sommes appelés à prendre soin des pauvres» a assuré le Pape. Le Saint-Père a conclu son discours en rappelant aux malades présents que Dieu les porte dans le «creux de ses mains», les «accompagne avec amour», leur offre «sa tendresse à travers les mains et les sourires de ceux qui prennent soin» de leur vie.
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