Méditation du 21è du Temps Ordinaire, B : «Christ, source du pain quotidien et de vie éternelle»
Lectures: Josué 24,1-2a. 15-17.18b ; Éphésiens 5,21-32 ; Jean 6,60-69
Le passage de la Lettre aux Éphésiens qui parle de la soumission de la femme à son mari, nous est bien familier. Nous le citons et l’interprétons très souvent, mais partiellement. Saint Paul ne dit pas seulement comment devrait être la femme vis-à-vis de son mari, il dit aussi combien le mari devrait aimer sa femme. Il y a un équilibre dans les recommandations de l’apôtre Paul. Ils sont nombreux les hommes qui évoquent ce passage pour demander obéissance à leurs épouses. Ils sont légion les hommes et les femmes qui le citent pour conseiller les femmes mariées. Mais, combien de fois avons-nous rappelé à nos fils, frères, amis d’aimer leurs épouses comme le Christ a aimé l’Église? Pour saint Paul, l’obéissance de la femme envers son mari devrait contrebalancer l’amour de son mari pour elle, un amour pareil à celui de notre Seigneur pour nous tous qui constituons son corps, c’est-à-dire l’Église. Rappelons-nous-en la prochaine fois que nous recourons à cette charte matrimoniale.
En même temps que Paul donne ces instructions, il nous dit le grand amour de notre Seigneur qui nous comble de biens et nous offre même le salut. Malheureusement, nous ne le comprenons pas toujours. Le passage de l’Évangile entendu nous en donne plus qu’une illustration. Tous sont d’accord que nourrir des milliers de personnes avec cinq pains et deux poissons est une action merveilleuse. Mais, quand le Seigneur explicite qu’il peut nous offrir plus que la solution de nos problèmes quotidiens beaucoup ont du mal à le comprendre et finissent par se retirer. Quelle est la raison de cette incompréhension? L’Évangile nous donne l’indice de la réponse: les Paroles de notre Seigneur sont esprit et vie. Nous ne devons pas aller vers le Seigneur Jésus seulement pour nos besoins comme ceux que le pain et le poisson satisfont, mais aussi pour ce qui est spirituel. N’allons pas vers notre Sauveur seulement pour ce qui soutient notre vie sur terre, mais aussi pour ce qui donne la vie éternelle. Le petit groupe de disciples, après le départ des autres, reste pour cette raison: les paroles de la vie éternelle.
Cet abandon du grand groupe et la persévérance d’une poignée de disciples se reflètent dans notre société. Nous sommes une foule innombrable à bénéficier des dons de Dieu à commencer par le don de la vie, mais ceux et celles d’entre nous qui sont ou s’efforcent d’être fidèles à sa Parole sont moins nombreux. Josué et le peuple, dans la première lecture, nous donnent l’exemple de l’assemblée qui se soumet: ils acceptent tous de servir Dieu. Le Seigneur accomplit des signes en notre faveur, mais il veut que nous nous attachions à lui pour ce qui est spirituel et éternel. Par où commencer? Dans nos relations: cultiver l’amour et l’écoute pour former ensemble un corps prêt à servir Dieu. En fait l’obéissance consiste avant tout dans l’écoute. Écoutons surtout le Seigneur qui, à travers ses bienfaits et sa Parole, nous indique la voie du salut à suivre. Chaque bienfait de Dieu et la Parole de notre Seigneur sont non seulement une aide pour notre vie présente, mais aussi une semence de vie éternelle.