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2025.01.13 Sunday Gospel  Reflection

Méditation du 23e dimanche ordinaire C: Suivre Jésus en portant sa croix

Le père jésuite Ernest Kombo nous introduit à la méditation avec les textes du XXIIIème dimanche de l’année liturgique C.

(Sg 9, 13-18 ; Ps 89 (90) ; Phm 9b-10.12-17 ; Lc 14, 25-33)

Chers frères et sœurs, la paix soit avec vous !

Les textes liturgiques de ce dimanche nous invitent à réfléchir sur notre relation avec le Seigneur. Pour ce faire, il nous est proposé un des passages des évangiles les plus durs à entendre… « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. » En effet, la suite du Christ implique inévitablement un minimum de renoncement et de sacrifices.

Quand Jésus peint les deux images d’un bâtisseur de tour et d’un roi qui part en guerre, c’est sans doute de lui-même qu’il parle, de sa mission de paix, de réconciliation et d’unité dont il voit venir la fin. Il a librement choisi de renoncer à tout pour la mener à bien et accomplir la volonté de son Père. Il déclare qu’il ira jusqu’au bout.

Jésus marche vers Jérusalem où il va porter sa croix et donner sa vie pour la multitude. En réalité, s’il a renoncé à tout ce qu’il possédait, ce n’est rien d’autre que par amour de son Père et de ses frères les hommes. Le renoncement à soi pour se mettre au service des autres est un chemin de bonheur bien plus grand que celui de la possession égoïste des biens matériels en vue de son autosatisfaction. Parce qu’en réalité, comme dit Saint Paul, « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20,35). C’est là une forme de sagesse qui a inspiré l’action missionnaire de Jésus et qui doit nous inspirer aussi aujourd’hui. C’est cette sagesse dont il est question dans la première lecture.

Dans la deuxième lecture, il s'agit d'une lettre très personnelle, que Paul écrit dans sa prison et qu'il confie à l'esclave fugitif Onésime pour son maître Philémon. Oui, Paul renvoie l'esclave à son maître, de chez qui il avait fui, et il le fait non pas en ordonnant, mais en priant: « J'ai quelque chose à te demander pour mon enfant à qui, dans ma prison, j'ai donné la vie du Christ... Je te le renvoie, lui qui est une part de moi-même... S'il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c'est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais, bien mieux qu'un esclave, comme un frère bien-aimé » (Phm 10-16).

C’est que dans le Christ-Jésus, les relations humaines ne perdent rien de leur aspect le plus concret, le plus humain et le plus familial. Elles se transforment plutôt. Elles se spiritualisent et se rationnalisent. C’est ainsi que de nombreux hommes qui, selon leur condition sociale, ont eu entre eux des relations de maîtres et d'esclaves, en tant que membres de l'unique Église, sont devenus frères et sœurs les uns des autres. Régénérés par le baptême, abreuvés du même Esprit et tous ensemble, recevant côte à côte, le Corps du Seigneur, entre nous, « Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, ne font plus qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).

Chers frères et sœurs, que le Seigneur renouvelle en nous le don de son Esprit afin que nous apprenions à écouter Jésus, la Sagesse du Père, qui nous parle et nous appelle sans cesse à le suivre !

06 septembre 2025