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2025.01.11 Sunday Gospel Reflection

Méditation du 25e dimanche ordinaire C: «Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent»

Le père jésuite Adrien Lentiampa nous introduit à la méditation avec les textes du XXVème dimanche de l’année liturgique C.

Chers Frères et Sœurs,

De quelle manière faut-il considérer les biens de ce monde, et comment en user ? C’est à cette question que répond l’évangile de ce dimanche. La parabole que Jésus utilise pour ce faire nous ramène, d’une certaine manière, aux premières pages de la Genèse : la terre, et tout ce qu’elle contient, appartient à Dieu qui l’a remise à l’homme comme administrateur, pour que, à travers sa vie, il ramène tout à son créateur. Mais au lieu de lui en apporter les fruits en le servant, l’homme en a fait le centre de sa vie. Toutefois, la parabole nous indique que, malgré l’infidélité de l’homme, Dieu, dans sa miséricorde, lui laisse encore le temps, pour que, à travers ce qu’il peut produire par son travail et sa peine, il puisse se frayer un chemin vers la grâce de Dieu.

L’enseignement de cette parabole est donc clair : les biens de ce monde sont l’œuvre de Dieu à qui ils appartiennent. Comme administrateur, nous sommes appelés à en user de manière qu’ils nous rapprochent davantage à Dieu. C’est ce rapprochement ; c’est cette vie en Dieu qui est notre bien véritable.

On le voit, l’évangile de ce dimanche ne cherche pas à bannir de la vie du croyant les biens de ce monde. Il nous invite plutôt à leur donner leur sens véritable, celui d’être un moyen pour l’épanouissement de notre identité, de notre liberté d’enfant de Dieu, capable, en toute chose, de louer et de magnifier notre Père qui est aux Cieux. Et la meilleure manière de rendre à Dieu les biens de la création, c’est d’en faire bénéficier les plus de personnes possibles autour de nous. Les richesses de ce monde nous sont ainsi données pour faire du bien autour de nous. C’est en faisant le bien à nos frères et sœurs avec ce que la nature nous donne que nous devenons véritablement semblables à Dieu, lui qui est bon ; et qui comble l’homme des bienfaits de la création.

C’est donc une grande faveur que de pouvoir servir Dieu avec nos biens matériels. Mais si nous ne les employons pas à son service, ce sont eux qui prennent l’empire sur nous, et nous nous retrouverons à servir « Mammon » ou les richesses, qui deviennent ainsi un absolu pour nous. Celui qui s’attache aux biens de ce monde croit en être le possesseur et ne s’aperçoit pas qu’il en est l’esclave.

Le chrétien, ayant été racheté au prix du sang de Jésus, appartient à celui qui l’a racheté; il ne doit être l’esclave que du Seigneur et surtout ne pas se laisser asservir par les choses avec lesquelles il doit le servir.

Dans notre monde, où l’on est prêt à tout pour devenir riche ou puissant, jusqu’à vouloir la mort et le malheur du prochain, l’évangile de ce dimanche nous invite à ne pas sacrifier notre identité d’enfants de Dieu pour le pouvoir ou pour les biens de ce monde. La recherche de ces biens ne doit pas nous conduire à nous mettre au service du mal, en détruisant la vie et l’honneur de nos frères et sœurs. On ne peut se dire chrétien, enfant de Dieu, et vouloir vivre et gagner en richesse et en pouvoir en détruisant la vie des autres. C’est cela que reprochait déjà le prophète Amos à ceux qui, après avoir célébré le sabbat, s’adonner à exploiter les autres. Cela vaut aussi pour nous aujourd’hui.

En ce dimanche où, dans la deuxième lecture, Saint Paul nous invite à intercéder pour ceux qui exercent l’autorité, demandons la grâce de ne pas devenir, chacun à son niveau, prisonnier de nos ambitions et de la recherche des biens de ce monde. Demandons-lui de nous donner de ne jamais perdre de vue notre bien véritable : notre identité d’enfant de Dieu.

Amen 

20 septembre 2025