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2020.06.12 Vangelo del giorno pregare preghiera Bibbia

Méditation du 30e dimanche ordinaire C : "La prière du pauvre traverse les nuées”

Le Père jésuite Éric Goeh-Akue nous introduit à la méditation avec les textes du XXXème dimanche de l’année liturgique C.

Chers frères et sœurs, la paix du Christ !

L’Évangile de ce dimanche nous conduit dans le Temple, lieu de prière et de rencontre avec Dieu. Deux hommes y montent, deux prières s’élèvent, deux cœurs se présentent. Jésus nous montre que ce n’est pas la prière la plus belle ni la plus parfaite qui touche le cœur du Père, mais celle qui vient d’un cœur vrai, humble, conscient de son besoin d’être aimé et pardonné.

Le premier est un pharisien, fidèle et pratiquant, convaincu de bien faire. Il prie debout et rend grâce à Dieu de ne pas être comme les autres. L’autre, un publicain, un collecteur d’impôts mal vu, reste à distance, sans oser lever les yeux, et murmure simplement : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis.” Et c’est lui, dit Jésus, que Dieu accueille.

Cette scène rejoint les paroles de Ben Sira le Sage : “La prière du pauvre traverse les nuées.” Dieu ne se laisse pas impressionner par les belles paroles, mais il se laisse toucher par la vérité d’un cœur blessé.

Jésus ne critique pas la droiture du pharisien, mais il met en garde contre le danger d’un cœur fermé, celui de croire qu’on n’a plus besoin de Dieu. Le pharisien parle beaucoup, mais il ne parle qu’à lui-même. Le publicain, lui, dit peu, mais tout son être est tourné vers Dieu.

Nous aussi, il nous arrive de prier un peu comme le pharisien. Nous remercions Dieu de notre fidélité, de nos efforts, mais parfois nous cherchons plus à être confirmés qu’à être changés. Dans nos familles, nos communautés, nos engagements, nous tombons facilement dans la comparaison : “Moi, au moins, je fais ma part.” Chaque fois que nous pensons ainsi, notre cœur se referme un peu. L’humilité, au contraire, ouvre un espace où l’autre devient un frère, non un rival.

Il existe aussi une tentation plus subtile : celle de se croire indispensables, surtout quand on s’engage beaucoup. Mais la prière du publicain nous rappelle que tout est don, que nous recevons autant que nous donnons, et que servir avec humilité, c’est reconnaître que nous avons tous besoin de la grâce et du pardon.

Cette courte prière – “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis” – résume toute une vie spirituelle. C’est la prière de celui qui se sait fragile et se confie à la tendresse de Dieu. Comme le chante le psaume : “Un pauvre crie, le Seigneur entend.”

Et saint Paul, dans la lettre à Timothée, en témoigne : “Le Seigneur m’a assisté, il m’a rempli de force.” Lui aussi s’appuie non sur ses mérites, mais sur la fidélité de Dieu.

Jésus conclut : “Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé.” Ce n’est pas une menace, c’est une promesse. Quand nous cessons de vouloir nous élever par nous-mêmes, Dieu peut enfin nous élever par amour.

Alors, demandons au Seigneur un cœur simple et reconnaissant. Qu’il nous donne cette humilité du publicain, qui attire son regard et ouvre le passage de la miséricorde.

Amen.

 

25 octobre 2025