Recherche

Photo d'illustration Photo d'illustration 

Méditation de la solennité du Christ Roi: «le pasteur qui donne sa vie pour ses brebis»

Le père jésuite Michel Kamanzi nous introduit à la méditation, avec les lectures de la solennité du Christ-Roi de l’Univers - Année liturgique C

Lectures : 2 Samuel 5,1-3 ; Psaume 121 ; Colossiens 1,12-20 ; Luc 23,35-43

En ce dimanche qui marque la fin de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer solennellement le Christ-Roi de l’Univers ! Et les lectures proposées à notre méditation de ce jour nous aident à contempler Jésus, Fils de David, comme roi-berger d’Israel, bon berger qui ne cherche pas à se sauver soi-même, mais à donner sa vie pour ses brebis, celles de son enclos et d’autres, égarées ou blessées, il ne veut en perdre aucune !

La première lecture tirée du second Livre de Samuel nous fait voir l’onction de David, choisi par Dieu pour être roi sur Israël, pour être berger du troupeau qu’est son peuple. Appelé à être chef de ce peuple divisé, David rétablira son unité. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, toutes les tribus d’Israël venus le trouver à Hébron, se reconnaitront en lui : «Vois, nous sommes de tes os et de ta chair». Ce peuple uni sous David montera rendre grâce à Dieu à Jérusalem, «ville où tout ensemble ne fait qu’un». De ce lieu d’unité et de justice, «siège du droit», «siège de la maison de David», le peuple de Dieu fidèle à son alliance invoquera sous la houlette de son roi la paix pour tous, les proches comme les lointains : «Paix à ceux qui t’aiment» !

Dans la deuxième lecture tirée de l’épître de Saint Paul aux Colossiens, Jésus, Fils de David et Fils de Dieu, nous est présenté comme «image du Dieu invisible», «tête du corps», «tête de l’Église». C’est lui le chef, le roi par qui Dieu veut que tout dans l’univers lui soit enfin réconcilié, qu’en «faisant la paix par le sang de sa Croix», il apporte «la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel». Jésus Christ-Roi de l’univers, image du Dieu invisible, se détache des images anciennes et nouvelles d’un leader puissant et dominant qui s’exalte au détriment des autres. Il est à la fois «l’Agneau et le Pasteur». C’est l’agneau de Dieu qui prend les péchés du monde, c’est le pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. C’est le roi-berger crucifié comme un brigand pour qu’aucune brebis ne se perde.

À trois reprises dans l’évangile de ce dimanche revient comme un refrain cet appel à Jésus crucifié de se sauver soi-même : «Il en sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu» se moquent les chefs religieux Juifs ; et les soldats romains renchérissent «si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même» ; et l’un des deux malfaiteurs suspendus en croix à ses côtés d’ajouter : «N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi». Jésus qui est bien le Messie de Dieu, le roi des juifs, et le Christ, n’est justement n’est pas dans cette logique du «se sauver soi-même», la logique des bergers égoïstes dénoncée jadis par le prophète Ezéchiel : «Quel Malheur pour les bergers d’Israel qui sont bergers pour eux-mêmes ! N’est-ce pas pour les brebis qu’ils sont bergers ? » (Ezéchiel 34,2). L’autre brigand en croix à côté de Jésus, que la tradition a qualifié ensuite de «bon larron», reconnait sa faute et vois en Jésus, non seulement un innocent condamné injustement, mais le bon berger, «celui qui cherche la brebis perdue, qui ramène l’égarée, et pense la blessée» (Ezéchiel 34,16). Il lui adressera ainsi ce cri du cœur que nous faisons nôtre comme pèlerins d’espérance en cette année jubilaire : «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume».

 

22 novembre 2025