Méditation du 4e dimanche de l'Avent: Jésus, le Seigneur qui sauve
Les interventions divines dans la vie des humains ne manquent pas dans d’autres religions. Cependant, alors que dans ces autres religions, les dieux interviennent presque systématiquement moyennant la ruse ou la coercition, dans la Bible, et surtout dans les Évangiles, nous nous trouvons devant un Dieu qui dialogue patiemment avec les humains, attendant leur consentement à son projet : Dieu respecte notre liberté, il ne fait rien pour nous y obliger.
Dans l’Évangile d’aujourd’hui, outre le consentement de Marie qui y est supposé, il y a celui de Joseph. Comme Marie, Joseph ne comprenait pas ce qui arrivait. Comme Marie, Joseph donne son adhésion, son oui au projet de Dieu, une fois l’éclairage, ici à travers un songe, lui est donné.
« Jésus », le nom donné à l’enfant annoncé, signifie « Le Seigneur sauve ». Tel est le projet de Dieu : sauver l’humanité, comme St Ignace l’exprimera dans la contemplation sur l’Incarnation, où il voit la Sainte Trinité délibérer en regardant le monde, décidant d’envoyer la Deuxième Personne sur terre. Dieu veut nous sauver, oui, mais Dieu ne le fait pas seul. Il le fait « avec nous ».
En effet, l’autre nom donné au futur Sauveur est « Emmanuel », ou pour être plus proche de la prononciation en hébreu, « Immanou-El ». « Im » signifie « avec » ; « Immanou » signifie « avec nous », « El » ou Elohim signifie « Dieu ». Immanou-El : Avec nous Dieu, Dieu avec nous.
Contrairement aux mythologies, pour le Dieu que Jésus nous révèle, les humains ne sont pas des marionnettes ou des pantins, qui ne font qu’exécuter les ordres venus d’en haut. Le projet de Dieu se fait dans la douceur et dans l’humilité – telle est la marque de l’amour de Dieu.
L’action de Dieu, à laquelle collaborent entièrement Marie et Joseph, est l’inverse du troisième chapitre de la Genèse, où le premier couple humain tente de devenir « comme des dieux » par la violence, en mangeant du fruit défendu. À l’inverse, St Paul nous fait comprendre, dans sa lettre aux Philippiens, que Jésus, lui, n’a pas considéré l’égalité avec Dieu comme une proie à saisir, mais qu’il s’est dépouillé jusqu’à devenir un parmi nous et à donner sa vie sur une croix.
L’appel à devenir fils et filles, enfants de Dieu, est ainsi adressé à nous tous, à condition d’entrer dans la même mouvance : passer par le renoncement jusqu’au don de soi, afin de parvenir à la résurrection.
Si nous souffrons avec lui, avec lui, nous vivrons.