Sauvegarde de la Création, la contribution essentielle de l'Église
Vatican News
La rencontre s'est ouverte le 19 septembre par l'hymne byzantin Akathistos, présidé par Mgr Bohdan Dzyurakh, exarque apostolique pour les fidèles ukrainiens de rite byzantin en Allemagne et en Scandinavie et président de la Commission pour la pastorale sociale du CCEE, suivi d'une réflexion sur l'héritage de Laudato si' proposée par la Soeur Alessandra Smerilli, Fma, secrétaire du dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral. Outre les délégués des conférences épiscopales, étaient présents les représentants des principales organisations européennes engagées dans la sauvegarde de la création et dans la mission sociale de l'Église.
Nécessité de passer des paroles aux actes
La sœur Smerilli a rappelé la figure du Pape François et la valeur prophétique de Laudato si', soulignant que l'encyclique a lancé des processus durables dans le domaine de la formation, de la de la pastorale, du dialogue interreligieux et de la coopération internationale, tout en rappelant les deux défis qui restent à relever: la nécessité de passer des paroles aux actes et celle d'une profonde conversion du cœur. Ce n'est qu'ainsi, a-t-elle affirmé, que l'on pourra vraiment répondre au cri de la terre et des pauvres.
Le samedi 20 septembre, les participants ont célébré les Laudes et la messe «pro custodia creationis» dans le jardin de la Madonnina du Borgo Laudato si’, présidée par Mgr Gintaras Grušas, archevêque de Vilnius et président du CCEE. Ils ont ensuite visité le Borgo Laudato si', situé dans les Villas pontificales de Castel Gandolfo, qui représente un exemple concret de vie durable et d'application pratique de l'écologie intégrale proposée par le pape François.
L'approche de l'écologie intégrale de l'Église va au-delà de la question purement écologique
Dans l'après-midi, les sessions de travail ont été ouvertes par l'archevêque Gintaras Grušas, président du CCEE, qui a remercié les intervenants et souhaité la bienvenue à tous les participants. Le président a souligné que la création ne peut être comprise de manière authentique et intégrale qu'à partir de la perspective du don confié à l'humanité par Dieu, et non comme un thème dicté par des idéologies. «En nous confiant la création, Dieu nous montre la valeur et la dignité du don qu'il place entre les mains de l'être humain, à savoir la maison commune dans laquelle il a placé l'être humain». Il a également souligné que l'expérience de Dieu dans l'intériorité n'est pas séparée de la relation avec les créatures et doit être enracinée dans l'amour, la justice et la persévérance. Enfin, il a réaffirmé l'importance de l'approche de l'écologie intégrale de l'Église, qui va au-delà de la question purement écologique et «transcende le langage des sciences exactes et de la biologie, pour se connecter à l'essence même de l'humain et s'ouvrir au plein développement du genre humain, en comprenant les dimensions humaines, économiques et sociales».
Laudato si', un jalon dans l'enseignement et l'action de l'Église catholique sur les questions environnementales
L'archevêque Bohdan Dzyurakh a souligné la valeur durable de l'encyclique Laudato si', la considérant comme un jalon dans l'enseignement et l'action de l'Église catholique sur les questions environnementales. Il a proposé aux participants trois réflexions centrales pour guider les travaux: une perspective théologique et spirituelle sur la création; l'importance de la collaboration ecclésiale et de la coresponsabilité; et le défi de l'éducation environnementale. Mgr Dzyurakh a rappelé que cette rencontre n'était pas seulement une occasion d'échanger, mais une véritable célébration spirituelle et une réflexion communautaire, particulièrement significative dans le cadre de l'Année jubilaire.
Laudato SI, au-delà d’un appel écologique, une théologie de la création
La première session de travail, dont le thème était «Laudato si': dix ans d'engagement ecclésial», a été suivie d'une autre session consacrée au thème «Théologie de la création et spiritualité chrétienne», avec l'intervention de deux conférenciers. Le professeur Carmody Grey (de l’Université Radboud, au Pays-Bas) a prononcé un discours intitulé «Laudato si': origines et perspectives» dans lequel elle a souligné que l'encyclique est une théologie de la création, et pas seulement un appel écologique. Prendre soin de la création est une partie essentielle de la foi chrétienne, et non une option politique, a-t-il dit. Il a ensuite indiqué trois priorités pour l'avenir: réaffirmer le soin écologique comme un engagement de foi, lutter contre les injustices systémiques liées à l'environnement et construire des communautés résilientes et pleines d'espoir. «C'est une responsabilité envers les pauvres et ceux qui ne sont pas encore nés. À l'heure actuelle, cela signifie s'engager et renouveler notre engagement en faveur de la conversion écologique dans nos vies, nos communautés et nos régions. Cela signifie également faire pression sur ceux qui ont le pouvoir d'empêcher un nouveau réchauffement climatique et la destruction de la nature», a conclu le professeur Grey.
Lien entre la spiritualité chrétienne et la sauvegarde de la création
Un autre intervenant, le professeur Stefan Geiger, Osb (de l’Institut pontifical liturgique, de Rome) a réfléchi sur le thème «La signification de la sauvegarde de la création pour la spiritualité chrétienne», illustrant le lien profond entre la spiritualité chrétienne et la sauvegarde de la création. «La spiritualité chrétienne n'est pas une théorie, mais une forme concrète de vie. Elle naît de la reconnaissance de l'homme comme créature: façonné par la terre, mais couronné de gloire. Elle implique l'âme et le corps, l'expérience personnelle et la vie liturgique» a-t-il affirmé, expliquant que la liturgie, en particulier l'eucharistie, révèle l'unité entre la création, le travail humain et la rédemption. D’où, a-t-il indiqué, la véritable spiritualité chrétienne exige une conversion écologique: «de la domination à la protection, de l'isolement à la communion». Aussi, a-t-il insisté, «la signification de la sauvegarde de la création pour la spiritualité chrétienne réside dans l'appel à la conversion: de la domination absolue à la protection responsable, de l'individualisme à la communion, de la spiritualité désincarnée à la vie dans l'Esprit qui embrasse toute la création».
Perspective d’engagement social
La dernière session de travail s'est déroulée sous la forme d'une table ronde sur le thème «Perspectives d'engagement ecclésial», animée par le père Luis Okulik, secrétaire de la Commission pour la pastorale sociale du CCEE. Les représentants des principales organisations engagées dans la sauvegarde de la création et dans la mission sociale de l'Église ont présenté leurs travaux, leurs projets et leurs objectifs, en réfléchissant ensemble aux espaces communs de collaboration.
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