La Commission pontificale pour la protection des mineurs ouvre sa plénière à Cracovie

Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican

«Accueillir et écouter les victimes», «tenir compte de la vérité», «prévenir les abus» «afin que l'Église devienne toujours plus un foyer sûr». Mgr Thibault Verny a réaffirmé ce mardi 30 septembre le programme de la Commission pontificale pour la protection des mineurs qu’il préside depuis juillet. Il s’exprimait depuis le sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie, en Pologne, lieu où Jean-Paul II priait pour que l'amour de Dieu se répande «dans un monde plein de violence et d'incertitude». C’est là, dans l'archidiocèse de Karol Wojtyla, que s’est ouverte la plénière de la commission. C'est la première fois que l’assemblée de l'organisme pontifical se tient hors de Rome depuis sa création en 2014. La Commission avait cependant a organisé il y a quatre ans à Varsovie - en collaboration avec l'épiscopat polonais - une importante conférence internationale sur la protection des enfants et des adultes vulnérables pour les Églises d'Europe centrale et orientale. Et c'est précisément la volonté de poursuivre le chemin synodal entamé en 2021 avec l'Église polonaise qui a porté la Commission à se réunir en Pologne.

Protéger les enfants et les personnes vulnérables

«Nous sommes venus ici aujourd'hui sur les traces de milliers d'hommes et de femmes de foi, en suivant le chemin que nous a indiqué saint Jean-Paul II. Nous sommes venus ici aujourd'hui pour confier les préoccupations de l'Église et de l'humanité au Christ miséricordieux», a déclaré Mgr Verny dans son allocution à la fin de la messe présidée par l'archevêque de Cracovie, Marek Jędraszewski.

L’archevêque français a réaffirmé le service rendu depuis maintenant onze ans par la Tutela Minorum, d'abord au Pape François et maintenant à son successeur, le Pape Léon XIV. Un service visant à «protéger les enfants et les personnes vulnérables et, ce faisant, à proclamer l'Évangile à travers nos actions et notre manière d'être à leur égard». Cet engagement, a ajouté Mgr Verny, «implique nécessairement la capacité d'écouter les Églises locales, d'être présents à leurs côtés, de marcher avec elles, de les encourager et de les soutenir».

Soutien aux Églises locales

La Commission a souhaité tenir son assemblée plénière à Cracovie, en signe de sa proximité avec les communautés de foi locales à tous les niveaux. «C'est une démonstration concrète de notre désir d'être avec vous dans ce chemin synodal de protection», a déclaré l'archevêque. «L'enjeu est important pour nous tous», a-t-il ajouté. Il s'agit «d'accueillir et d'écouter les victimes, de tenir compte de la vérité, de prévenir les abus afin que l'Église devienne de plus en plus un foyer sûr».

La Commission cherche à atteindre ces objectifs par «la mise en œuvre progressive de lignes directrices universelles de protection dans chaque Église locale». Cela nécessite un soutien pratique en termes de ressources, fourni par le projet Memorare, qui forme des personnes dans différents pays pour les aider à comprendre comment mettre en œuvre des politiques de protection, recevoir des plaintes et prendre soin des victimes, de leurs familles et de leurs communautés.

«Tous ces efforts sont mesurés, évalués et rendus publics dans le rapport annuel de la Commission, et je suis heureux de vous annoncer que nous publierons bientôt notre deuxième rapport annuel», avait annoncé Mgr Verny le 12 septembre dernier, lors d'une audience avec le Pape, à qui il a présenté ce deuxième rapport annuel sur les politiques et procédures de protection dans l'Église (le premier a été publié le 29 octobre 2024).

La prière de Jean-Paul II

À la fin de son allocution, le président de la Commission pontificale a repris les paroles de saint Jean-Paul II qui, depuis le sanctuaire, «priait pour que le monde puisse faire l'expérience de l'amour miséricordieux de Dieu», source d'espoir au milieu de tant de souffrances: «Dieu éternel... regarde-nous avec bienveillance et augmente ta miséricorde en nous, afin que dans les moments difficiles, nous ne désespérions ni ne nous découragions, mais que nous nous soumettions avec une grande confiance à ta sainte volonté».

Quatre jours de travaux

Tous les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs sont présents à Cracovie. Parmi eux, outre des experts en matière de protection- consacrés et laïcs - se trouvent également des victimes d'abus. Jusqu'à vendredi prochain, ils se réuniront en différentes sessions plénières à huis clos, mais des moments collectifs sont également prévus. Au cours de la semaine, une rencontre entre la Commission et les évêques polonais est également prévue. À l'issue des réunions, un communiqué de presse sur les travaux de l'assemblée sera publié.