L'Église se mobilise pour la Maison commune, 10 ans après Laudato si'
Vatican News
«À la fin de cette semaine, nous lancerons un plan d'action», a lancé Lorna Gold, directrice exécutive du Mouvement Laudato si' en Salle de presse du Saint-Siège ce mardi 30 septembre. Elle souhaite mobiliser tous ceux qui participeront à la conférence Raising hope for climate change et bien d’autres autour d’un engagement collectif déjà nommé. Le Laudato si' Peoples Determined Commitment sera présenté, a-t-elle annoncé, lors de la prochaine COP30, qui se déroulera en novembre à Belém au Brésil. Il vise «à contribuer à la réalisation de la vision et de la mission de Laudato si'» et viendra «s’ajouter aux plans officiels déterminés au niveau local par les différents pays et contribuer au bilan éthique mondial» (Ndlr, le Global Ethical Stocktake est le bilan des mesures prises au niveau mondial pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat). Le Pape et 35 chefs religieux réfléchiront également à la question ce mercredi avant la conférence depuis le Borgo Laudato si', se trouvant également à Castel Gandolfo.
La crise écologique, une crise de confiance
Plus d’un millier de personnes participeront aux deux jours de travaux de la conférence internationale organisée à partir de ce mercredi à Castel Gandolfo par le Mouvement Laudato si' en étroite collaboration avec le dicastère pour le Développement humain intégral, Caritas Internationalis, CIDSE, UISG, le Mouvement des Focolari et Ecclesial Networks Alliance.
«Nous vivons une époque marquée par le danger d'une rupture, d'un point de non-retour», a déclaré le cardinal Jaime Spengler, lors de la conférence de presse. L’archevêque brésilien de Porto Alegre estime qu’il faut aujourd’hui retrouver la capacité de vénérer et d'écouter la terre, car «bientôt nous ne pourrons plus revenir en arrière». Il espère que la COP30 prendra des décisions «dignes d'hommes d'État». Mais l’Église entend elle aussi jouer son rôle. «Nous devons nourrir l'espoir», explique le cardinal Spengler, car comme le souligne le Pape Léon XIV, «la crise écologique est aussi, une crise de confiance. L’archevêque s’est fait l’écho des demandes qui «parviennent de la base» et qui rappellent «la primauté de la dignité de l'être humain». Elles nous disent, poursuit-il, que l'éthique doit prévaloir sur les intérêts contingents. L’archevêque veut voir une opportunité dans la crise : «comme l'enseigne la poésie, là où il y a danger, naît le Sauveur».
Un nouveau départ
L'avenir de la planète n'est en effet pas une question qui concerne uniquement les gouvernements, a estimé la secrétaire du dicastère pour le Développement humain intégral. «Il concerne chacun d'entre nous, nos familles, nos communautés, la manière dont nous produisons, consommons, interagissons avec les autres et avec la création». Face aux changements climatiques, à la perte de biodiversité, aux inégalités sociales, aux migrations forcées et aux conflits qui ont de plus en plus souvent des racines environnementales, Sœur Alessandra Smerilli se saisit de l’expression du Pape François, pour affirmer que «nous ne pouvons pas nous laisser voler notre espérance». Aussi, elle voit dans le dixième anniversaire de Laudato si' non pas un aboutissement, mais un nouveau départ, qui conduit donc aujourd’hui à un engagement renouvelé.
Travailler tous ensemble pour un seul objectif
À la tribune se trouvait également Arnold Schwarzenegger, président de l'Institut Usc Schwarzenegger, engagé dans la protection de l'environnement. «Nous ne pouvons atteindre l'objectif et mettre fin à la pollution, qu'en travaillant tous ensemble», a affirmé l’ancien acteur et ex-gouverneur de Californie. Il a souligné l'importance de l'engagement personnel, et la contribution de l’Église. Elle a déjà accompli «des choses extraordinaires» et avec ses 1,4 milliard de fidèles, «qui peuvent devenir des ‘croisés de l'environnement’, elle dispose «d'une force exceptionnelle».
Revenant sur son parcours à la tête de l’Etat américain de Californie, l’ancien gouverneur a expliqué avoir réuni Républicains et Démocrates. «On me traitait de fou. On me disait que je ne pouvais pas m'occuper à la fois de l'économie et de l'environnement. Et pourtant, nous avons réussi, en réalisant de nombreuses choses sur le plan environnemental et en obtenant des résultats extraordinaires sur le plan économique». Soulignant l’importance de l’action collective, circulaire et vertueuse, il souhaite que la faute ne soit pas mise sur les politiques. «Je le dis à tous ceux que je rencontre: ne prenez pas pour excuse le gouvernement fédéral, qui inquiète beaucoup de gens. La question est de savoir ce que vous pouvez faire pour l'environnement. Et vous pouvez faire beaucoup : prenez le mouvement des suffragettes pour le droit de vote des femmes, le mouvement anti-apartheid, le mouvement indigène. C'est possible. Mais il faut parler au cœur, pas à la raison».
Tuvalu, le pays le plus menacé au monde
C'est certainement ce qu'a fait Maina Talia, ministre de l'Intérieur, du Changement climatique et de l'Environnement des Tuvalu, archipel du Pacifique, situé entre Hawaï et l'Australie, et qui est l'un des pays les plus menacés au monde. «Ce qui pour d'autres est une projection future, pour nous est un présent dramatique ; pour nous, tout ce qui dépasse 1,5 degré d'augmentation de la température fait la différence entre la vie et la mort».
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