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Lors de la plénière de la Commission pour la protection des mineurs, le 30 septembre 2025 (© Christian Alvarez) Lors de la plénière de la Commission pour la protection des mineurs, le 30 septembre 2025 (© Christian Alvarez) 

Tutela minorum: «l’Église doit marcher avec les victimes», estime Mgr Verny

La Commission pontificale pour la protection des mineurs, instituée par le Pape François en 2014, tient du 30 septembre au 3 octobre 2025 son assemblée plénière, délocalisée à Cracovie, en Pologne. Mgr Thibault Verny, archevêque de Chambéry (France), nommé le 5 juillet dernier par Léon XIV à la présidence de cet organisme, revient sur les enjeux de cette réunion.

Dorota Abdelmoula-Viet – Cité du Vatican

L'archevêque français, successeur du cardinal O’Malley, confie que cette première délocalisation de l’assemblée plénière répond à une volonté de la Commission de «dialoguer avec les conférences locales, de cheminer avec les diocèses et avec toutes les réalités de l'Église locale». La Pologne, qui sera suivie par d’autres destinations lors de prochaines assemblées, a été choisie cette fois-ci car la conférence épiscopale polonaise «a reçu et étudié le référentiel de Sauvegarde qui va être publié et qui a permis de faire progresser notre travail». L’enjeu est aussi de soutenir les Églises locales «dans leur travail pour l'accompagnement des victimes», explique-t-il.

La Commission publiera bientôt son deuxième rapport annuel, répondant à une demande du Pape François et confirmée par Léon XIV. «Nous sommes déjà dans la préparation du troisième rapport qui sera présenté l'année prochaine», explique Mgr Verny. Chaque rapport passe plusieurs pays en revue, avec l’objectif d’arriver progressivement au panel le plus exhaustif possible. S’appuyant sur l’expérience des groupes régionaux liés à la Commission, il y voit «une très belle occasion de dialoguer avec les différentes conférences épiscopales».

«Nous avons aussi travaillé aussi sur le référentiel Universel de Sauvegarde qui demande un gros travail aussi d'investissement de notre part», explique aussi Mgr Verny. Il précise aussi que cette assemblée organisée à Cracovie offre «l'occasion de faire le point sur le soutien aux différentes Églises locales, à travers le programme ‘Memorare’».

Cheminer avec les victimes et avec la société


«Il s'agit d'écouter, de marcher avec humilité avec les victimes et c'est à travers et par les victimes que nous cheminons et que nous discernons», explique l’archevêque français, qui voit aussi dans cet engagement de l’Église une opportunité «pour le bénéfice de tous et pour le bénéfice de la société».

«L’Église n'est pas séparée de la société. Elle marche avec la société, elle est insérée dans la société», insiste Mgr Verny, qui souligne que «cette culture de la sauvegarde» doit se vivre en dialoguant avec la société, pour apprendre aussi de sa part «en matière de prévoyance, de sauvegarde».

Il insiste aussi sur l’importance de «s’écouter les uns les autres, entre pays, avec le principe de la subsidiarité», afin de pouvoir «cheminer de façon fraternelle avec les différentes conférences épiscopales et aussi avec les congrégations religieuses». Il récuse l’idée que les pays de l’hémisphère Sud seraient en retard sur les pays occidentaux en terme de prévention des abus. «Il y a des pays du Sud qui sont en avance sur nous et nous devons apprendre les uns les autres, et surtout pas s'opposer les uns les autres», avertit-il.

Le respect de la présomption d’innocence

Concernant l’attention à apporter aux prêtres victimes de fausses accusations, Mgr Verny estime que «le pourcentage de fausses accusations est très faible et nous devons reconnaître cela, et ne pas être systématiquement sur la défensive. C'est une réalité. Il peut y avoir de fausses accusations, mais dans des proportions très, très faibles», insiste-t-il.

Il rappelle néanmoins que la présomption d’innocence est un principe central du droit civil comme du droit canonique, qui mentionne le respect de «la réputation de la personne». «Dans le cas où il s'agit de réintégrer le prêtre dans son honneur, cela est pris en compte dans le droit canonique », assure Mgr Verny.

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02 octobre 2025, 19:15