Recherche

Un panneau d'affichage numérique représentant le Pape Léon XIV se dresse le long d'une route près des silos à grains partiellement effondrés, endommagés lors de l'explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. Un panneau d'affichage numérique représentant le Pape Léon XIV se dresse le long d'une route près des silos à grains partiellement effondrés, endommagés lors de l'explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. 

Le Pape, une voix de paix et d'espérance au Proche-Orient

Le premier voyage apostolique du Pape entre Ankara, Istanbul et Beyrouth, avec une étape à Iznik, l'ancienne Nicée, pour la commémoration des 1 700 ans du Concile, a été présenté par le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Ce pèlerinage à forte connotation œcuménique, axé également sur le dialogue interreligieux, «sera l'occasion de se rapprocher des communautés chrétiennes et des deux populations», a affirmé Matteo Bruni.

Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

En Salle de presse du Saint-Siège, son directeur Matteo Bruni a donné les clés de lecture de l’imminent premier voyage apostolique du Pape Léon XIV en Turquie et au Liban: dialogue et unité entre les chrétiens de toutes confessions; proximité avec des communautés façonnées par des siècles d'histoire, touchées par des tragédies et des tensions anciennes et récentes; promouvoir la paix, thème cher «au cœur du Pape» depuis sa première apparition à la loggia il y a sept mois. Le premier voyage apostolique du Souverain pontife est à forte connotation œcuménique, avec comme point culminant la cérémonie d'Iznik (nom actuel de l'ancienne Nicée) pour les 1700 ans du Concile, mais comporte également des références significatives à l'actualité.

Un voyage exigeant dans deux pays importants

Il s’agit d’«un voyage exigeant dans deux pays importants», a déclaré Matteo Bruni lors de la présentation qui s’est tenue ce 25 novembre à destination des journalistes qui accompagneront Léon XIV dans son premier déplacement à l’international. Il se rendra dans deux pays aux traditions très anciennes: la Turquie, lieu de naissance de saint Paul, théâtre des huit premiers conciles et pont entre différents mondes et continents; le Liban, berceau des Phéniciens, lieu de cohabitation de représentants de différentes religions et d'accueil des peuples fuyant les guerres et le terrorisme, mais qui est dans le même temps, une terre défigurée par la pauvreté, par l'explosion du port de Beyrouth ou les attaques d'Israël dans le sud. Celles-ci sont quasi quotidiennes et ont soulevé plusieurs questions en Salle de presse sur les conditions de sécurité de ce déplacement. «Toutes les précautions jugées nécessaires ont été prises», a déclaré Matteo Bruni.

Dans le sillage de ses prédécesseurs


Le Pape va se plonger dans ces réalités turque et libanaise pendant environ une semaine. Il rencontrera des individus, des groupes, découvrira leurs histoires. Il s'entretiendra en privé avec les présidents Recep Tayyip Erdoğan et Joseph Aoun, saluera les autorités civiles, catholiques, chrétiennes et d’autres confessions. Léon XIV visitera des mosquées et des églises construites il y a plusieurs siècles ou dans les années 90. Il se rendra à la Diyanet turque et priera sur le port de Beyrouth, en mémoire des plus de 200 personnes décédées dans l'explosion du 4 août 2020.

Ce voyage s'inscrit dans la lignée de ceux effectués par ses prédécesseurs. Jean XXIII, avant son élection au siège de Saint-Pierre, était délégué apostolique en Turquie. Paul VI qui s'est rendu en Turquie en 1976 et au Liban en 1974, lors d'un voyage vers l'Inde. Jean-Paul II s'est rendu en Turquie pour redynamiser l'engagement «en faveur de l'unité de tous les chrétiens» et au Liban en 1997 (voyage au cours duquel il a forgé la définition historique de «pays message»), publiant l'exhortation apostolique Une nouvelle espérance pour le Liban. Benoît XVI s'est également rendu dans les deux pays, l'un presque au début de son pontificat et l'autre cinq mois avant sa renonciation. Enfin, le Pape François s'est rendu en Turquie en 2014. Il souhaitait y retourner en mai 2025 pour le 1700e anniversaire de Nicée. Le Pape argentin désirait également visiter le Liban, sans que cela ne puisse se réaliser. Léon XIV «a hérité de ces promesses, il les a faites siennes», comme le montre la lettre apostolique In unitate fidei, a souligné Matteo Bruni. Il va ainsi effectuer ce premier «pèlerinage» au cœur du Proche-Orient, dans «deux pays chargés d'histoire, visités par quatre Papes, auxquels s'ajoute désormais un cinquième».

Œcuménisme et proximité avec les jeunes

«Ce voyage a avant tout une dimension œcuménique», a déclaré Matteo Bruni; puis il y a la «proximité» avec les chrétiens de toutes confessions qui «se reconnaissent» dans le Concile de Nicée. Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège a évoqué «une histoire complexe, ancienne, faite de divisions et de déchirures, de réunifications et de tragédies liées à des événements historiques». Le Pape se fera proche des «petites communautés» de catholiques, dont certaines «vivent des moments difficiles entre émigrations et tensions». En ce sens, les Libanais de la diaspora porteront également une grande attention à ce voyage.

De nombreuses personnes interpelleront le Pape. Au Liban, les jeunes ont soif d’espoir en cette année jubilaire. Écrasés par divers problèmes mais dotés d'une grande capacité de résilience et de résistance, ils ont «tant de questions sur l'avenir (…) à une époque où le monde des adultes est en échec». Le Souverain pontife vivra l'un des moments les plus significatifs de ce voyage, lorsqu’il ira à leur rencontre sur la place située devant le Patriarcat d'Antioche des Maronites à Bkerké.

L'événement à Nicée

Parmi les rendez-vous importants, Matteo Bruni a également mis en exergue la célébration œcuménique qui aura lieu à Nicée en présence du Pape et du patriarche de Constantinople, en procession sur les rives du lac vers les vestiges de la basilique Saint-Néophyte, détruite par un tremblement de terre. Suivront des chants et des prières avec les patriarches et les représentants des Églises chrétiennes, réunis en demi-cercle devant les icônes du Christ et du Concile, ainsi que l'allumage d'une bougie.

Le dialogue avec les autres religions

Le dialogue interreligieux occupera également une place prépondérante. Le 27 novembre, le Pape se rendra à la Diyanet, la présidence turque des affaires religieuses, un rendez-vous qui a été ajouté au programme initial, tout comme la rencontre avec le grand rabbin de Turquie et la rencontre privée, à la nonciature de Beyrouth, avec les chefs des communautés musulmane et druze. De nombreuses images resteront gravées dans les mémoires de ces six jours de voyage: le Pape déposant une gerbe sous la colonne dédiée au Pacte national dans le mausolée d'Atatürk, «en recueillement» sous les voûtes et les majoliques de la Mosquée bleue, au milieu de 4 000 fidèles pour la messe dans la Volkswagen Arena d'Istanbul. Ou encore le Pape plantant un cèdre dans le jardin du palais présidentiel de Beyrouth, priant sur la tombe en tuf et en pierre du moine guérisseur saint Charbel ou au pied de la statue en bronze émaillée de blanc et d'or de Notre-Dame du Liban qui semble veiller sur tout le Proche-Orient.

Conférence de presse avec les journalistes

Le Souverain pontife effectuera plusieurs déplacements en voiture décapotable dans les deux pays. «Le véhicule le plus approprié sera choisi en fonction de la situation», a précisé Matteo Bruni. Outre la délégation habituelle, le cortège papal comprendra également les cardinaux Kurt Koch, préfet du dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens, George Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, et Claudio Gugerotti, préfet du dicastère pour les Églises orientales.

Le Pape s'exprimera en anglais pendant tout son séjour en Turquie et au Liban lors des rendez-vous institutionnels, et en français lors des célébrations liturgiques. Une rencontre avec les journalistes présents à bord du vol papal est également prévue pour la conférence de presse habituelle de fin de voyage.

Matteo Bruni, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.
Matteo Bruni, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.   (AFP or licensors)

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

25 novembre 2025, 17:56