Mgr Gallagher invite à retrouver «l'esprit d'Helsinki»

Antonella Palermo - Cité du Vatican

Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États et les Organisations internationales, est intervenu à Vienne dans le cadre du 32e conseil ministériel de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui se tient ces 4 et 5 décembre dans le contexte du 50e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki. S'adressant à la présidente Elina Valtonen, ministre des Affaires étrangères de Finlande, l'archevêque exhorte l'organisation à «renouveler avec urgence et créativité son engagement fondamental en faveur de la prévention et de la résolution des conflits». À une époque de forte polarisation, l'invitation est de revitaliser sa mission fondée sur le respect de la personne humaine et l'égalité souveraine des 57 États participants. En pratiquant une approche inclusive, il faut retrouver l'esprit d'Helsinki: un esprit d'ouverture, de dialogue, de compréhension commune, d'espoir et de compromis.

Promouvoir le dialogue et la paix

Constatant les divisions profondes, la méfiance croissante et les perceptions divergentes en matière de sécurité, ainsi que la résurgence des conflits sur le continent européen, Mgr Gallagher se fait le porte-parole des préoccupations du Saint-Siège. La guerre en Ukraine est une source d'inquiétude particulière: «Dans le même temps, ajoute-t-il, nous ne pouvons ignorer qu'outre l'Ukraine, d'autres États participants continuent de faire face à de nombreux défis en matière de sécurité et de stabilité. Dans ce contexte, le Saint-Siège exhorte toutes les parties à reprendre un dialogue authentique, à cesser les hostilités et à rechercher une paix juste et durable». Ces déclarations ont été faites au lendemain du voyage apostolique du Souverain pontife en Turquie et au Liban, au cours duquel il a souligné l'urgence de «personnes qui promeuvent le dialogue et le mettent en pratique avec une volonté ferme et une détermination patiente». Un dialogue, précise encore le secrétaire du Vatican, qui ne doit pas être considéré comme «un signe de faiblesse, mais plutôt comme le seul moyen de parvenir à la réconciliation et à une stabilité durable».

Liberté de religion et de croyance

Mgr Gallagher accorde une attention particulière aux formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion, qui sont en forte augmentation: il juge «alarmantes» les manifestations d'antisémitisme, ainsi que celles à l'encontre des chrétiens, des musulmans et des membres d'autres religions dans toute la région de l'OSCE. À cet égard, «le Saint-Siège se félicite du guide récemment publié sur la lutte contre les crimes haineux contre les chrétiens et est convaincu que les structures exécutives de l'OSCE, en collaboration avec les États participants, lutteront contre toutes les formes d'intolérance et de discrimination à l'égard des chrétiens, des juifs, des musulmans et des membres d'autres religions, en leur accordant une attention égale et en évitant les approches partielles ou sélectives». Réaffirmant que la liberté de religion ou de croyance est la seule liberté fondamentale explicitement consacrée par le Décalogue d'Helsinki, le prélat insiste également sur le fait que «la tolérance seule n'est pas synonyme de véritable liberté».)

Migration, traite des êtres humains et protection de la dignité

Sur la question du traitement des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées, Mgr Gallagher utilise des mots tout aussi clairs. D'ailleurs, à la fin de son intervention à Vienne, il insiste fortement sur l'utilisation d'un langage «clair et sans équivoque» si l'on veut maintenir des relations et un dialogue authentiques. «Le visage humain de la migration ne doit jamais être négligé, car la dignité inaliénable, donnée par Dieu, de chaque personne humaine ne peut être violée», souligne le représentant du Saint-Siège, qui réaffirme l'importance de «reconnaître que chaque migrant est une personne, et non une simple statistique, qui mérite protection, hospitalité et des possibilités d'intégration significative».

Enfin, le Vatican a salué les efforts continus de l'OSCE dans la lutte contre la traite, en particulier l'exploitation des femmes et des enfants, y compris par des pratiques telles que la maternité de substitution. «Cette forme atroce d'esclavage moderne doit être éradiquée par une action concertée et coordonnée aux niveaux national et international», conclut-il.