Au Vatican, table ronde sur les initiatives interreligieuses du Kazakhstan

Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican

La rencontre a réuni les délégations des trois institutions autour du préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux et des présidents du Sénat, du Parlement et du gouvernement de la République du Kazakhstan. Cette initiative avait pour objectif de renouveler l’amitié, la fraternité et la collaboration «de longue date» de trois institutions ayant pour vocation de promouvoir le rapprochement et le dialogue entre différentes confessions religieuses, et de permettre à leurs représentants de partager leurs sujets de préoccupation, leurs visions et leurs «missions communes pour la paix et l'harmonie mondiales». Dans son discours d’ouverture, le cardinal George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, a souligné l’implication du nouveau pontificat, ainsi que la Secrétairerie d'État du Saint-Siège dans leur démarche commune.

Promouvoir un avenir de paix, de fraternité et de solidarité

Le cardinal syro-malabare est tout d’abord revenu sur l'importance de la culture de la rencontre, tant des fois soulignée par le défunt Pape François, qui souhaitait que «cette rencontre fasse partie intégrante de la vie humaine quotidienne, où les gens se réuniraient dans leur diversité, sans crainte ni préjugés, pour s'écouter les uns les autres et partager leurs joies et leurs peines dans une atmosphère de respect et de compréhension mutuels». Partant de là, il a fait un panorama du VIIIe Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles, qui s'est tenu les 17 et 18 septembre derniers à Astana, soulignant son appréciation cette rencontre qui avait pour objectif de «rechercher des points de référence universels dans les religions et de fonctionner comme une institution interconfessionnelle internationale permanente pour le dialogue entre les religions». Il est par ailleurs revenu sur la déclaration du Pape Léon XIV à cette occasion, soulignant son appel à un engagement commun pour «un avenir de paix, de fraternité et de solidarité», louant «les exemples de coexistence pacifique dont le Kazakhstan fait preuve, malgré une grande diversité d'ethnies, de religions, de cultures et de modes de vie dans votre pays».

Mettre en lumière les valeurs communes

Le prélat a par ailleurs abordé le thème de cette table ronde, espérant que cet engagement, qui s’insère «dans une perspective interconfessionnelle et du point de vue du leadership spirituel», «rapprochera encore davantage nos méthodes et nos modes de pensée respectifs». Il a tout aussi exprimé le souhait que cette rencontre mette en lumière «les valeurs fondamentales communes qui sont nécessaires pour nous nourrir nous-mêmes et nourrir nos collaborations communes, ainsi que nos communautés religieuses, nos fidèles respectifs, nos environnements et notre monde fracturé et brisé». À ce sujet, il a rappelé la récente célébration du 60e anniversaire de la promulgation de Nostra Aetate, déclaration de l'Église sur les relations avec les autres religions et «source d'inspiration et le fil conducteur du travail» de son dicastère, souhaitant que ses «premiers mots ne cessent d'être une source d'inspiration et d'espoir» pour la démarche interreligieuse.

Contribuer à la promotion d'un climat de paix

Le préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux a, par la suite, souligné l’attention particulière que le Pape Léon XIV accorde à «la paix mondiale et la coexistence harmonieuse des religions», indiquant que celles-ci sont «d'une importance primordiale pour son pontificat». Il a notamment rappelé les tout premiers mots du nouveau pontife, prononcés depuis le balcon de Saint-Pierre, immédiatement après avoir été élu Souverain pontife le 8 mai 2025. Le Pape récemment élu appellait à s’aider «les uns les autres à construire des ponts – par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour former un seul peuple, toujours en paix», mais soulignait le fait que la paix n'est pas seulement l'absence de guerre, mais «le fruit de la justice, du respect mutuel et de la solidarité entre les peuples». A ce propos, il a rappelé la conviction du Pape que «les religions et le dialogue interreligieux peuvent apporter une contribution fondamentale à la promotion d'un climat de paix».

L’engagement en faveur du dialogue interreligieux comme élément essentiel à la paix

Le cardinal est en fin revenu sur le récent voyage apostolique du Saint-Père en Turquie et au Liban, évoquant «une atmosphère de paix» lors des différentes rencontres interreligieuses et de ses rencontres avec les autorités civiles dans les deux pays. Il a par exemple rappelé les paroles du Pape lors de la rencontre œcuménique et interreligieuse sur la place des Martyrs à Beyrouth, au cours de laquelle il avait souligné que «l'espoir et l'encouragement peuvent être trouvés lorsque nous nous concentrons sur ce qui nous unit: notre humanité commune et notre croyance en un Dieu d'amour et de miséricorde». Selon le préfet du dicastère pour le dialogue interreligieux, ces paroles témoignent de l'engagement du Saint-Père en faveur du «dialogue interreligieux comme élément essentiel à la paix mondiale, soulignant à la fois un engagement authentique tout en préservant l'identité religieuse et en encourageant la coopération entre les traditions religieuses pour relever les défis mondiaux».

Affirmer et célébrer notre commune humanité

Et pour conclure, le prélat a évoqué la grâce de l’espérance invoquée tout au long de cette année jubilaire en cours. Partant de de la période de l'Avent que vit l'Église, et la possibilité qu’elle nous offre de «nous concentrer sur la mise en pratique et la diffusion des valeurs de patience, d'espoir et de persévérance», il a montré que «l'espoir est une vertu fondamentale pour toutes les traditions religieuses authentiques». Ainsi a-t-il exhorté ses pairs à ce que «dans cet esprit d'espérance, inspirés par nos enseignements religieux et nos spiritualités respectifs », soit affirmée et célébrée «notre humanité commune».