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Mgr Rino Fisichella dans le studio extérieur des médias du Vatican, sur la place Saint-Pierre. Mgr Rino Fisichella dans le studio extérieur des médias du Vatican, sur la place Saint-Pierre.  (@VATICAN MEDIA)

Jubilé 2025: «L'espérance n'est pas une utopie», estime Mgr Fisichella

Aux médias du Vatican, le pro-préfet du dicastère pour l'Évangélisation dresse un premier bilan de l'Année sainte qui touche à sa fin, en rappelant les premiers mois avec François, ses funérailles avec 200 000 adolescents présents à Rome pour leur Jubilé, le premier dialogue avec Léon XIV: une fois de plus, Rome s'est montrée «une ville accueillante et sûre», affirme-t-il.

Andrea De Angelis - Cité du Vatican

«Chaque Jubilé apporte avec lui quelque chose d'extraordinaire. Notre langage est toujours plein de foi et de charité. Pendant un an, nous avons eu la joie et la responsabilité de réfléchir sur le thème de l'espoir, ce qui nous a enrichis. Tout comme ce fut le cas en 2016 avec la miséricorde». Mgr Rino Fisichella, pro-préfet du dicastère pour l'Évangélisation, souligne sur Radio Vatican-Vatican News la valeur inestimable d'une période pendant laquelle le Vatican et Rome ont accueilli -et continueront de le faire pendant encore un mois- des millions de pèlerins.

Les signes d'espoir

Dans l'interview accordée aux médias du Vatican sur la place Saint-Pierre, Mgr Fisichella souligne immédiatement que «l'espérance est quelque chose de concret, l'espérance a un visage, l'espérance a un nom. Comme le Pape Léon XIV nous l'a répété à plusieurs reprises, l'espérance, c'est Jésus-Christ, c'est cette vie qu'Il nous donne, c'est la vie nouvelle du baptême, celle que nous recevons. Et cela, poursuit-il, nous amène aussi à construire notre présent, nous amène à faire en sorte qu'en regardant vers l'avenir, devant nous, nous soyons engagés et responsables dans la construction, mais en ayant un objectif devant nous». Il ne s'agit donc pas d'une «idée abstraite», mais «tangible, visible, concrète, alors il y a des signes d'espérance».

Le don de la vie

L'un de ces signes importants est certainement celui du don de la vie. «Nous ne pouvons nier que, même dans notre présent, le grand problème de la dénatalité est lié au manque d'espérance, c'est-à-dire, explique Mgr Fisichella, à l'absence de joie de pouvoir envisager l'avenir. On se renferme, on n'est pas fécond, on ne transmet plus ce qui est, de génération en génération, le don de la vie. Nous devons faire preuve d'une grande responsabilité à cet égard. Savoir que transmettre la vie est un engagement d'espoir, un engagement de joie, un engagement de confiance en l'avenir». Pour souligner le caractère sacré de la personne, le pro-préfet du dicastère pour l'Évangélisation cite un prédécesseur de Léon XIV. «Saint Paul VI parlait du mystère de la personne, du sacrement de la personne, pour dire que nous voyons quelqu'un, mais que nous avons besoin de voir ce qui se cache derrière cette image! Il y a là un frère, il y a une sœur, il y a une relation qui se crée entre nous, qui n'est pas une relation vide, c'est une relation qui se remplit de nombreux contenus qui sont précisément ceux qui nous sont donnés par le fait d'avoir un seul Père. Si nous sommes vraiment enfants de Dieu, la conséquence est inévitable, nous devons nous reconnaître comme frères entre nous».

L'espérance est dans le cœur de chaque personne

Le pro-préfet affirme ensuite que «chaque Jubilé apporte quelque chose d'extraordinaire. Pour rester liés à ce que nous vivons, notre langage est toujours plein de foi et de charité. Nous ne parlons presque jamais d'espoir. Aujourd'hui, souligne-t-il, nous avons eu pendant un an la joie, la force et la responsabilité de réfléchir sur le thème de l'espérance! Et je crois que cela nous a enrichis, comme lorsque, avec le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde (2016, ndlr), nous avons parlé pendant un an de l'attribut fondamental de Dieu: la miséricorde». L'espérance a donc une force qui est «fondamentale dans la vie de chaque personne, de chaque homme, de chaque femme, dans la vie du croyant. C'est le contraire du désespoir, du repli sur soi». Que nous laisse donc cette Année sainte? «La conscience que l'espérance n'est pas un mot vide de sens, ce n'est pas une utopie, ce n'est pas une idée, mais c'est une Personne, qui nous demande de vivre avec des signes, de donner des signes tangibles, visibles, de ce qu'implique l'espérance».

Jubilé et évangélisation

Le préfet du dicastère pour l'Évangélisation souligne que «ce n'est pas un hasard» si le Pape a confié à ce dicastère l'organisation du Jubilé, car «cette Année sainte est un signe tangible d'évangélisation». Un signe que l'on voit également dans les rues remplies de pèlerins, en particulier au niveau de la Via della Conciliazione. «De la Piazza Pia à la Porte sainte, il y a un parcours réservé aux pèlerins qui prient en le parcourant, et ils le font dans le va-et-vient constant des gens, des touristes, des Romains. Voilà, ceux qui passent et voient un groupe de personnes prier avec la croix du Jubilé, chanter, manifester leur foi, sont amenés à réfléchir. Mais que font-ils? Ils prient au milieu de la rue? Ces questions s'adressent à chacun d'entre nous. Qui sont-ils, d'où viennent-ils, que veulent-ils, quel message veulent-ils transmettre? Cela nous amène à réfléchir et il me semble que c'est l'une des dimensions fondamentales du Jubilé. Un très beau témoignage, qui est contagieux».

Un Jubilé entre deux Papes

Le Jubilé a été lancé par le Pape François et poursuivi par Léon XIV. «Tout d'abord, affirme Mgr Fisichella, il faut dire que le Pape Léon XIV s'est immédiatement montré très disposé à prendre en charge tous les engagements du Jubilé. Nous ne pouvons oublier, poursuit-il, que les premiers mois du Jubilé ont été difficiles pour François, y compris la période d'hospitalisation». Puis la mort, le conclave, l'élection. Les pensées de l'évêque se tournent en particulier vers les funérailles du Pape argentin. «Nous ne pouvons oublier que le Jubilé des adolescents était prévu à cette période. Ici, à Rome, plus de 200 000 garçons et filles célébraient leur Jubilé et, de manière inattendue - même pour nous, les organisateurs -, ils ont voulu participer aux funérailles avec une intensité incroyable. Je pense que cela doit rester dans les annales de l'histoire de ce Jubilé». Puis l'Année sainte s'est poursuivie avec le Pape Léon XIV. «Quelques jours après son élection, il m'a reçu, se souvient Mgr Fisichella, et je lui ai présenté tout le programme. Il m'a dit qu'il acceptait tout ce qui avait été prévu pour le Jubilé. Il ne se passe pas un jour sans que le Pape ne participe à un événement et ne rappelle la grâce de cette période».

La ville de Rome et la fin du Jubilé

Comme chaque Jubilé, celui-ci a également demandé à la ville dont le Pape est l'évêque un engagement organisationnel considérable. Mgr Fisichella souligne que «non seulement la responsabilité de cet événement pour l'Italie, pour la ville de Rome elle-même, a été ressentie, mais ce qu'on a appelé la méthode Jubilé a été créée, c'est-à-dire la capacité de coordonner les différents services, les différentes compétences, en sachant qu'il y avait un objectif à atteindre». Ainsi, selon lui, «la collaboration a été très positive, Rome s'est présentée une fois de plus comme une ville extrêmement accueillante, où la sécurité a très bien fonctionné, une ville où les transports ont fonctionné de manière très efficace, et cela vaut également pour les services de santé, à commencer par les urgences dans les différents hôpitaux».

Enfin, à quoi faut-il s'attendre pour la clôture de l'Année sainte?. «Nous devons la vivre -conclut Mgr Fisichella- avec la même intensité que celle avec laquelle nous avons vécu chaque jour de cette année jubilaire. N'oublions pas que plus de 32 millions de pèlerins sont déjà venus à Rome pour participer aux différentes activités du Jubilé. C'est un chiffre important, réel, mais c'est aussi un chiffre qui nous permet de dire à quel point le peuple de Dieu a accordé une grande attention au Jubilé».

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12 décembre 2025, 15:30