Bartholomée: l’esprit de Nicée souffle sur la célébration commune de Pâques
Delphine Allaire – Cité du Vatican
La joie de la Résurrection est commune cette année à tous les chrétiens d’Orient et d’Occident. Pour Bartholomée, patriarche de l’Église grecque-orthodoxe, le Concile de Nicée, à l’origine du calcul de la date de Pâques il y a dix-sept siècles, a inauguré «une nouvelle ère»: le passage du niveau local au niveau synodal œcuménique. Une perspective très chère au Pape François pour lequel la synodalité ne peut se concevoir sans démarche œcuménique.
«Les célébrations de ce grand anniversaire ne sont pas un retour au passé, dans la mesure où ‘’l'esprit de Nicée‘’ existe intact dans la vie de l'Église, dont l'unité est associée à la compréhension et au développement corrects de son identité conciliaire», a écrit Bartholomée dans ses traditionnels vœux de Pâques adressés depuis le Phanar à Istanbul. Selon lui, la discussion sur le premier concile œcuménique de Nicée rappelle «les archétypes chrétiens communs» et le sens «de la lutte contre la perversion de notre foi sans tache, nous encourageant à nous tourner vers la profondeur et l'essence de la tradition de l'Église».
«Pas de différenciation» souhaitée sur ces questions
La célébration commune, cette année, du «jour très saint de Pâques» souligne l'actualité du sujet, exprimant, pour le patriarche, non seulement le respect du christianisme pour les décrets du Concile de Nicée, mais aussi la conscience qu'«il ne devrait pas y avoir de différenciation sur des questions aussi sacrées». Le patriarche Bartholomée de Constantinople avait invité en 2024 le Souverain pontife à se rendre à Nicée le 20 mai prochain pour les commémorations des 1 700 ans du Concile œcuménique. François a souvent confié espérer pouvoir faire ce voyage «qu’il désire tant».
La Résurrection brise les certitudes «de l'homme-dieu contemporain»
Le primat de l’Église grecque-orthodoxe a par ailleurs rappelé la signification spirituelle de Pâques, comme fête de la liberté et de la victoire sur les forces aliénantes. «Noyau de l'Évangile» et «point de référence stable pour tous les livres du Nouveau Testament», l'expérience de la résurrection révèle le centre et la dimension eschatologique de la liberté en Christ, a-t-il assuré. Ainsi Bartholomée est convaincu que le mystère de la résurrection continue aujourd'hui encore «à briser les certitudes positivistes de ceux qui nient Dieu en tant que négation de la volonté humaine, ainsi que les partisans du sophisme de l'accomplissement de soi sans Dieu et les admirateurs de l'homme-dieu contemporain». «Il n'y a pas de liberté authentique sans résurrection, sans perspective d'éternité», a-t-il conclu.
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