Le Pape espère que le Hamas acceptera le plan de paix américain
Gabriella Ceraso – Castel Gandolfo
C’est presque devenu une tradition, le Pape a répondu aux questions des journalistes qui l'attendaient devant les portes de la Villa Barberini ce mardi soir. Interpelé sur le plan présenté ce lundi par le président américain pour Gaza en présence du Premier ministre israélien, le Pape a affirmé que «cela semble être une proposition réaliste». Léon XIV juge important qu'il y ait un cessez-le-feu et que les otages soient libérés. «Il y a des éléments très intéressants», note-t-il, espérant maintenant que «le Hamas l'acceptera dans les délais fixés».
Respecter les personnes
Concernant le climat de tension autour de la flottille qui s'approche de Gaza pour apporter de l'aide humanitaire et qui a déjà essuyé des tirs, le Pape parle de situation «très difficile». Il note «le désir de répondre à une véritable urgence humanitaire» et souhaite qu'il n'y ait pas de violence, que les personnes à bord soient respectées.
Il faut œuvrer pour la paix
Concernant la réunion convoquée aux États-Unis par le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, avec tous les généraux en état d'alerte, prêts même à recourir à l'arme nucléaire, le Souverain pontife a souligné sa préoccupation face au langage choisi. «Il montre que la tension monte toujours un peu plus». Quant au choix du président américain de changer le nom du ministère en substituant le mot «Défense» par «Guerre», Léon XIV espère qu’il ne s’agisse là que «d'une façon de parler», mais cela dénote certainement d’un style de gouvernement qui «utilise la force pour faire pression». «Espérons que cela fonctionne et qu'il n'y ait pas de guerre, il faut œuvrer pour la paix», a répété Léon XIV.
Aucune ingérence dans le procès au Vatican
Invité à donner son avis sur le procès en cours au Vatican concernant la gestion des fonds de la Secrétairerie d’État, le Pape ne se prononce pas sur le fond, expliquant que «cela doit suivre son cours» et qu'il «n'a pas l'intention d'intervenir». Il laisse aux juges et aux avocats de la défense le soin de parvenir à une conclusion.
Se référer à l'enseignement de l'Église
En anglais, le Pape a également été invité à donner son avis sur la remise d'un prix à Dick Durbin, sénateur démocrate favorable à l'avortement, par le cardinal Blaise Cupich, archevêque métropolitain de Chicago. «Je ne suis pas très au courant de ce cas particulier. Je pense, déclare Léon XIV, qu'il est très important de considérer l'ensemble du travail accompli par un sénateur au cours, si je ne me trompe, de 40 ans de service au Sénat des États-Unis». Le Souverain pontife affirme comprendre les difficultés et les tensions, mais estime qu'il est «important de considérer de nombreuses questions liées à l'enseignement de l'Église». Il souligne que dire «je suis contre l'avortement» mais «en faveur de la peine de mort» n'est pas vraiment être pro-vie, tout comme «être d'accord avec le traitement inhumain des immigrants aux États-Unis». «Ce sont des questions très complexes et je ne sais pas si quelqu'un détient toute la vérité à leur sujet, mais je demanderais avant tout qu'il y ait un plus grand respect mutuel et que nous cherchions ensemble, tant en tant qu'êtres humains -dans ce cas en tant que citoyens américains ou citoyens de l'État de l'Illinois- qu'en tant que catholiques, à dire: “nous devons vraiment examiner de près toutes ces questions éthiques et trouver la voie à suivre en tant qu'Église”. L'enseignement de l'Église sur chacune de ces questions est très clair».
Retour au Vatican
Après cet échange, le Pape a quitté Castel Gandolfo en voiture, vers 20h30. Il y était arrivé lundi soir, 29 septembre, et il reviendra ce mercredi après-midi après l'audience générale, pour rencontrer au Centre Mariapoli du Mouvement des Focolari, plus de 400 responsables religieux invités à l'événement international «Raising hope for climate justice». À l'occasion du dixième anniversaire de l'encyclique Laudato si' du Pape François, le Successeur de Pierre présidera la «Celebration of Hope» en présence d'experts du climat, de représentants de la société civile et d'institutions du monde entier.
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