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Le Pape reçoit Mahmoud Abbas au Vatican

La première audience entre Léon XIV et le président de l'État de Palestine a eu lieu ce jeudi 6 novembre au Palais apostolique du Vatican, dans le cadre du voyage du dirigeant palestinien en Italie, prévu de longue date. Lors de leur entretien privé, l'urgence d'apporter de l'aide à la population civile de Gaza a été réaffirmée. Il fut aussi question du 10e anniversaire de l'accord global entre le Saint-Siège et l'État de Palestine, signé en juin 2015.

Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican

Une poignée de main chaleureuse, des salutations de bienvenue, les cadeaux, dont un grand portrait du Souverain pontife, puis l'entretien privé, en présence d'un traducteur, assis face à face à la grande table en bois de la bibliothèque du Palais apostolique, pour parler entre autres – selon le Saint-Siège – de l'«urgence» de venir en aide à la population de Gaza, qui subit encore des attaques israéliennes malgré la trêve du 10 octobre, de la fin du conflit dans la bande de Gaza, et de l'engagement en faveur d'une solution à deux États. Mahmoud Abbas, président de l'État de Palestine, a été reçu ce vendredi matin, 6 novembre, par le Pape Léon XIV au Vatican.

L'entretien entre le Pape Léon XIV et Mahmoud Abbas.
L'entretien entre le Pape Léon XIV et Mahmoud Abbas.   (@Vatican Media)

L'arrivée au Vatican

La rencontre avec le Pape Léon XIV était la première entre les deux hommes. Ils s'étaient entretenus au téléphone le 21 juillet dernier au sujet de l'évolution de la situation à Gaza et des problèmes en Cisjordanie, ainsi que du 10e anniversaire de l'accord global entre le Saint-Siège et l'État de Palestine, signé le 26 juin 2015. Le dixième anniversaire de l'accord a également été abordé au cours de l'audience du Pape et du président Abbas au Vatican, où il est arrivé à 10h20, accueilli dans la cour Saint-Damase par le régent de la Maison pontificale, Mgr Leonardo Sapienza, accompagné d'une délégation de dix membres. Un communiqué du Saint-Siège indique que «lors de cet entretien cordial, l'urgence d'apporter une aide à la population civile de Gaza et de mettre fin au conflit, en poursuivant la perspective d'une solution à deux États, a été constatée».

Le moment de l'échange des cadeaux.
Le moment de l'échange des cadeaux.   (@Vatican Media)

Une visite sur la tombe de François

Le voyage en Italie du dirigeant palestinien a débuté jeudi par un recueillement à Sainte-Marie-Majeure sur la tombe du Pape François, «un vieil ami», comme Mahmoud Abbas l'a déclaré aux journalistes sur le parvis, qui «a tant fait pour la Palestine et le peuple palestinien». Ce dernier avait rencontré le Souverain pontife argentin à plusieurs reprises: en 2014, il l'avait accueilli à Bethléem lors de son voyage en Terre sainte, quelques mois plus tard, ils avaient planté ensemble un olivier lors de l'invocation pour la paix prononcée dans les jardins du Vatican, en présence du président israélien de l'époque, Shimon Peres. Ils s'étaient également entretenus au téléphone et plusieurs audiences avaient eu lieu au Vatican. Lors de l'une d'elles, François avait offert au président un médaillon représentant un ange de la paix, qualifiant Mahmoud Abbas lui-même d'«ange de la paix» pour le rôle qu'il a joué au cours de ces vingt dernières années à la tête de l'Autorité nationale palestinienne.

Le voyage à Rome était prévu de longue date. Après la visite chez le Pape, une rencontre est prévue avec le président de la République italienne, Sergio Mattarella, et la présidente du Conseil, Giorgia Meloni. Une visite qui prend une nouvelle dimension après la présentation mercredi 5 novembre du projet de résolution américaine sur le plan de paix pour Gaza aux dix membres élus du Conseil de sécurité des Nations unies. Une résolution à laquelle les représentants de l'Égypte, du Qatar, de l'Arabie saoudite, de la Turquie et des Émirats arabes unis auraient apporté leur soutien.

Les paroles du Pape à Castel Gandolfo

Concernant le Proche-Orient, le Saint-Siège a toujours manifesté son soutien à la solution à deux États, réaffirmé à plusieurs reprises par le cardinal Secrétaire d'État, Pietro Parolin, et avant lui par le Pape François et maintenant par le Pape Léon XIV. Ce dernier, mardi soir, répondant aux questions des journalistes devant sa résidence de Castel Gandolfo, a souligné la fragilité de la trêve à Gaza et la question des colons en Cisjordanie. «Grâce à Dieu, a ajouté Léon XIV, au moins la première phase de l'accord de paix se poursuit». Mais maintenant, «il faut chercher comment passer à la deuxième phase, examiner la question du gouvernement, comment garantir les droits de tous les peuples». Il est nécessaire, a souhaité le Souverain pontife, «d'essayer de travailler ensemble pour la justice pour tous les peuples».

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06 novembre 2025, 12:53