Angélus: «La prophétie, même enchaînée, reste une voix libre»
Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican
«La prophétie, même enchaînée, reste une voix libre en quête de vérité et de justice». En évoquant Jean-Baptiste emprisonné à cause de sa prédication, le Pape Léon XIV a ouvert sa réflexion dominicale par une image forte. Derrière les barreaux, le Précurseur continue d’espérer et d’interroger. Il devient ainsi le signe que la Parole de Dieu ne peut être muselée, même lorsque le prophète est privé de liberté.
Depuis sa prison, Jean-Baptiste entend parler des œuvres accomplies par Jésus. Pourtant, ces œuvres ne correspondent pas à l’attente qu’il s’en faisait. D’où sa question: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?». Une interrogation qui traverse les siècles et rejoint tous ceux «qui recherchent la vérité et la justice, ceux qui attendent la liberté et la paix [qui] interrogent Jésus».
Le Christ se révèle par ses œuvres
Face à cette question, Jésus ne donne pas de définition théorique de son identité. Il invite à regarder ce qu’Il fait. «Ce sont les derniers, les pauvres, les malades, qui parlent pour Lui», a souligné le Saint-Père, indiquant que le Messie se reconnaît à ses gestes qui sont des signes visibles du salut à l’œuvre: «Les aveugles voient, les muets parlent, les sourds entendent». Même l’image de Dieu, défigurée par la maladie et l’exclusion, retrouve son intégrité. Jusqu’aux morts eux-mêmes, «totalement insensibles», qui reviennent à la vie. C’est là, a-t-il insisté, le cœur de l’Évangile: «Quand Dieu vient dans le monde, ça se voit!».
Libérés du découragement et de la souffrance
C'est le Christ, en effet, a encore souligné le Pape, qui ouvre les yeux de l'homme à la gloire de Dieu qui «donne la parole aux opprimés, auxquels la violence et la haine ont ôté la voix; vainc l'idéologie qui rend sourd à la vérité; et guérit des apparences qui déforment le corps».
L’Avent, temps d’attente et d’attention
Le Pape a en outre invité les fidèles, en ce temps de l’Avent, à unir deux attitudes fondamentales: «l’attente du Sauveur et l’attention pour ce que Dieu fait dans le monde. Nous pourrons alors expérimenter la joie de la liberté de qui rencontre son Sauveur».
«Gaudete in Domino semper». Léon XIV a également rappelé le sens du troisième dimanche de l’Avent, dimanche de Gaudete, la joie. Il s’agit d’une joie qui n’ignore pas les épreuves, mais qui demeure «surtout lorsque la vie semble perdre son sens et que tout nous paraît plus sombre».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici